En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
saint François d’Assise
Giotto di Bondonne, 1265/7 – 1337, saint Francois d’assise recevant les stigmates, vers 1295-1300, musée du Louvre
Cette représentation bien connue de Giotto révèle la modernité de ce peintre florentin du début de la Renaissance. Il représente saint François non plus comme une figure en pied, hiératique comme on le voyait traditionnellement sur les retables du 13e, mais il montre un des événements majeurs de la vie de saint François, en prière sur le mont Alverne où il reçoit les stigmates du Christ crucifié qui lui apparaît sous la forme d’un séraphin. La composition et le style sont proches des fresques de l’église supérieure de San Francesco à Assise.
La nouveauté du langage de Giotto apparaît bien : une liberté sans précédent de son art. La représentation de cette scène est réalisée dans un paysage particulièrement élaboré. Les petites chapelles vues de trois quarts sont déjà posées en perspective. Les arbres sont décrits avec poésie et réalisme montrant que Giotto avait le souci de se rapprocher de la réalité. L’image du Christ, encore proche des figures sacrées de l’art byzantin s’oppose au visage de saint François: l’intensité de l’expression, l’émotion de son regard sont suggérées par le modelé de son visage ; saint Francois apparaît bien réel et humain.
François voulait vivre les souffrances de Jésus.
La réception des stigmates par saint François est décrite par saint Bonaventure une trentaine d’années après sa mort.
C’était aux environs de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, François priait les bras étendus dans l’attente de l’aube, agenouillé devant sa cellule. « O Seigneur Jésus-Christ, disait-il, accorde-moi deux grâces avant que je meure. Autant que cela est possible, que dans mon âme et aussi dans mon corps, je puisse éprouver les souffrances que Toi, Tu as dû subir dans Ta cruelle Passion, et ressentir cet amour démesuré qui T’a conduit, Toi, le Fils de Dieu, à souffrir tant de peines pour nous, misérables pécheurs !»
Tandis qu’il contemplait avec grand recueillement les souffrances du Sauveur, voici qu’il vit descendre du ciel un séraphin sous la forme d’un homme crucifié, attaché à une croix. Cet esprit céleste portait six ailes de feu dont deux s’élevaient au-dessus de sa tête, deux s’étendaient horizontalement, tandis que deux autres se déployaient pour voler et les deux dernières recouvraient tout le corps. Devant cet étrange spectacle, l’âme de François éprouva une joie mêlée de douleur. Le séraphin s’approcha de lui et cinq rayons de lumière et de feu jaillirent des cinq plaies de l’ange crucifié pour venir frapper le côté, les deux mains et les deux pieds du saint, y imprimant pour toujours la trace des sacrés stigmates de Notre-Seigneur.
Dieu qui pour la première fois, décorait un homme des stigmates de Son Fils unique, voulut manifester leur origine céleste en accordant quantités de miracles par leur vertu surnaturelle et divine.
Le texte biblique
En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
«Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Matthieu 11, 25-30
Commentaires
Ce passage est bien connu pour l’accueil que Jésus réserve aux petits enfants. Passage plein d’espérance et de douceur : d’abord une prière de louange, puis une déclaration sur la situation du Fils et un appel à ceux qui peinent.
La prière de Jésus s’adresse au Créateur, maître du ciel et de la terre qui se révèle à qui il veut. C’est le Fils qui s’adresse à son Père. Le motif de la louange est que certaines choses échappent aux « sages et aux savants », alors que les tout-petits, les simples, se voient révéler ces choses. Jésus reconnaît ainsi « le bon vouloir » du Père dans toute sa bonté.
Que sont ces choses ? Seuls les gens simples ont vu en Jésus le révélateur de Dieu. Il s’agit du Royaume que les petits ont accueilli.
Cette prière reflète bien l’évaluation que Jésus pouvait faire de sa mission et elle fournit le modèle de toute prière missionnaire, celle qui, en relisant les succès et les échecs, découvre avec bonheur les intentions de Dieu.
Suivons le texte : « tout m’a été confié par mon Père » ; le petit et l’humble par excellence, auquel Dieu a révélé son dessein de salut pour les hommes, et en qui il réalise ce dessein, c’est Jésus lui-même, doux et humble de coeur. Parfaitement accordé à la volonté du Père, en qui il se remet tout entier, il trouve dans cette volonté un fardeau léger, un repos, car véritablement il se laisse porter par l’amour du Père. Tel est l’amour de Dieu qui l’habite et qu’il veut révéler aux hommes.
Celui qui accepte de suivre le Christ sur ce chemin de simplicité et de douceur, de porter son fardeau d’accueil et de pardon, celui-là connaîtra l’amour paternel de Dieu et trouvera le repos.