En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La résurrection du fils de la veuve de Naïm
Jean-Baptiste Wicar (1762-1834), résurrection du fils de la veuve de Naïm1816, Musée de Lille
Jean-Baptiste Wicar est un peintre néo-classique français, élève de David. Il fut conservateur de la section des antiquités au Museum Central des arts (le Louvre) et en 1797 il est membre de la commission des sciences et des arts lors de la campagne d’Italie à la suite de Bonaparte.
La ville de Naïm en Galillée venait d’être fouillée à l’époque de Wicar et l’existence d’un mur et d’une porte de la ville avaient été mise en évidence. Cela est bien souligné dans le tableau.
La veuve est représentée derrière son fils, elle est pauvre et abandonnée, elle pleure et ses larmes attirent l’attention de Jésus.
Elle est presque cachée , vêtue de noir, la tête entourée d’une guimpe
Jésus est représenté de l’autre coté de son fils arborant un geste impératif !! la puissance de Jésus est mise en évidence plus que la pitié. Son geste est messianique.
La foule de part et d’autre du fils au centre du tableau, dans la lumière, est stupéfaite. Les gestes sont divers mais bien marqués.
Le peintre souligne avec succès ce qui a ému Jésus : la mère, la mort, le peuple.
Le texte biblique
Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »
Il s’avança et toucha la civière ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.
Lc 7,11-17
Commentaires
Nous poursuivons la lecture de l’évangile de Luc, après le discours dans la plaine, les actes de Jésus surprennent et interrogent ! Deux gestes bien spectaculaires, il guérit à distance le serviteur d’un centurion romain (lecture d’hier) , puis à Naïm il ressuscite le fils unique d’une veuve.
Les foules sont saisies de crainte, « elles glorifient Dieu en disant : un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple ».
Ces actes et paroles répondent à des attentes diffuses du peuple juif, un Messie guerrier, un Roi, un grand prophète.
Ce passage du récit de la résurrection du fils de la veuve de Naïm , montre Jésus pris de pitié (« aux entrailles »), devant l’extrême souffrance et de détresse de la femme. Cette pitié est plusieurs fois mentionnée par Luc, paraboles du Samaritain et des deux fils : le Samaritain est plein de pitié et le père plein de tendresse et de miséricorde, deux figures d’un Dieu aimant.
Ce thème du fils unique fait écho à la fois à l’acte de puissance du prophète Elie qui avait rappelé à la vie le fils unique d’une veuve (cf 1R 17,22-23), et aussi à la prophétie d’Amos qui annonçait un châtiment de Dieu contre son peuple (cf Am 8,9-10).
Au-delà de ces gestes prophétiques forts, c’est le destin même de Jésus qui s’annonce. Le fils unique va connaître la mort et la terre se couvrir de ténèbres avant la résurrection par Dieu.