En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La Pentecôte
Jean Fouquet (1415/20-1478), La Pentecôte, Heures ds’Etienne Chevalier (1410-1474) Musée Condé, Chantilly
Le texte biblique
Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
c’est l’Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez,
parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
Jude lui demanda : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ?»
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.
Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Jean 14, 15-26
Commentaires
Homélie sur la Pentecôte, Isaac le Syrien, moine et évêque de Ninive, VIIème siècle :
Les disciples se trouvaient réunis dans la chambre haute…. « Et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de parler ».
O chambre haute, qui es devenue un pétrin, où fut jeté le levain qui fit lever d’univers entier ! O chambre haute, qui es devenue la mère de toutes les Eglises ! O sein merveilleux qui as enfanté des temples pour la prière ! O chambre haute qui as vu le miracle du buisson : Moïse s’émerveilla de voir un buisson où brûlait le feu et qui ne se consumait pas. venez donc voir des membres de chair se réjouir au milieu des langues de feu !*O chambre haute, qui étonnas Jérusalem par un prodige bien plus grand que le prodige de la fournaise, lequel émerveilla les habitants de Babylone !
Le feu de la fournaise brûlait les gens de l’extérieur, mais épargnait ceux de l’intérieur ; le feu de la chambre haute rassemblait ceux du dehors désireux de le voir, et il réconfortait ceux du dedans. Le feu de la fournaise, c’est à l’extérieur des corps des saints qu’il brûlait, mais celui de la chambre haute, c’est au fond des cœurs des apôtres qu’il flambait. O feu dont la venue était accompagnée d’une voix, dont le silence répandait la lumière, et qui établissait les cœurs dans l’action de grâce !
Or, les apôtres étaient là, assis, attendant la venue de l’Esprit. Ils étaient comme les soldats d’un roi qui attendent le moment où ils pourront revêtir leur armure pour marcher au combat. Ils étaient là comme des flambeaux qui guettent le moment où ils pourront être allumés par l’Esprit Saint et éclairer toute la création par leur enseignement. Ils étaient là comme des paysans qui portent la semence dans le pan de leur manteau et qui guettent le moment où ils recevront l’ordre de semer. Ils étaient là comme des commerçants pleins de zèle, attendant le moment où ils pourront se mettre en marche pour distribuer au monde leurs trésors. Ils étaient là comme des marins dont la barque est ancrée au port du commandement du Fils et qui attendent qu’un vent doux souffle pour eux. Ils étaient là comme des bergers qui viennent de recevoir leur houlette des mains du grand Pasteur de tout le troupeau et qui guettent le moment où les troupeaux leurs seront donnés en partage.
« De toutes les nations qui sont sous le ciel, il se trouvait donc là des gens réunis » par l’action de l’Esprit et « ils entendaient parler dans leurs propres langues » et ils disaient : « Ces gens-là ne sont-ils pas des galiléens ? » Comment parlent-ils dans nos langues ?… Ces gens-là ont bu du vin et ils sont ivres ». Vous avez dit la vérité, mais ce n’est pas ce que vous croyez. Ce n’est pas du vin des vignes qu’ils ont bu. C’est un breuvage nouveau qui leur coule du ciel. C’est un vin récemment pressé sur le Golgotha. Les Apôtres le firent boire et ils enivrèrent ainsi la création. C’est un vin que pressèrent les bourreaux à la Croix. Ceux-ci n’en burent pas mais c’est un vin qui fut donné aux croyants pour le pardon…
… Le prophète avait crié : « dans les derniers jours, je répandrai mon Esprit sur toute chair et ils prophétiseront ».
Le Père a promis, le Fils a agi et l’Esprit a accompli… O merveille que réalisa l’Esprit par sa venue !