En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La Toussaint
Fra angelico (v. 1400-1455), les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424, National Gallery, Londres.
Cette peinture fait partie de la prédelle du panneau d’autel de l’église Saint Dominique à Fiesole, qui est probablement la plus ancienne peinture qui nous soit parvenue de Fra Angelico.
Le panneau d’autel représente la Vierge entourée de saints et de frères dominicains.
Sur les cinq tableaux de la prédelle figurent trois cents personnages, anges, prophètes, saints de Nouveau Testament, dominicains tutélaires, encadrant le Christ rédempteur.
Au centre le Christ tenant le drapeau de la Résurrection entouré d’anges en prière, chantant et jouant des instruments de musique, chaque ange ayant une langue de feu sur la tête.
A gauche la Vierge et derrière elle trois rangées de saints, Pierre, Paul, Jean. Derrière eux, des Confesseurs, des ermites et des religieux de divers ordres, franciscains, bénédictins, dominicains,
A droite, le panneau, que nous regardons ici, présente les précurseurs du Christ et les prophètes, avec Adam et Eve, Moïse et Jean Baptiste, des hommes martyrs et des saintes.
Les deux autres panneaux aux extrémités présentent des bienheureux et des bienheureuses de l’ordre dominicain dont le nom est donné (sauf trois).
Ce programme iconographique complexe a du nécessiter beaucoup de temps et sans doute plusieurs exécutants de l’atelier de Fra Angelico, notamment son frère Benedetto.
Ce tableau si caractéristique de Fra Angelico, couleurs dorées pour le fond et les auréoles, et couleurs riches et fraiches.
Est présentée ici la multitude des saints, une foule, mais chaque saint chaque sainte est traité avec minutie, particulière, chacun a une valeur personnelle reconnue.
Chacun participe, a participé, a sa manière à la louange du Christ ressuscité.
Le texte biblique
Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles (et ne dit pas de faux serments).
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !
Psaume 23
Commentaires
Ce beau poème lu le jour de la Toussaint, s’ouvre avec une acclamation au Dieu créateur, sur terre et au ciel, qui a remporté la victoire sur les forces du chaos. La création est le motif de la louange, YHWH est le maitre du monde terrestre, parce qu’il l’a fondé sur les eaux.
Puis sont exposées les conditions d’accès au sanctuaire sous forme de question réponse.
Pour accéder au sanctuaire est énoncée une liste de comportements éthiques, deux positifs, deux négatifs et une promesse de bénédiction.
Et notre passage se termine en identifiant la génération dont le comportement correspond aux normes énumérées.
La suite du psaume conduit la louange jusqu’au ciel.
Le Roi de gloire célébré ici s’impose par la victoire qu’il remporte dans la création et dans l’histoire.
Dieu, aujourd’hui, a établi sa demeure sur terre où l’homme peut le rencontrer.
Par sa façon de vivre devant Dieu qui donne accès au sanctuaire où Dieu l’attend, l’homme passe de la terre au ciel d’où Dieu vient.
L’expression ‘les mains innocentes’, désigne un homme qui n’a rien à se reprocher. Le cœur pur se réfère à l’intégrité morale, celui d’un homme dont les intentions sont droites, sans aucune place pour ce qui n’est pas de Dieu.
Ainsi cet homme sera récompensé par Dieu, il sera béni par Dieu, lui qui assure une vie de bonheur, qui accorde le salut.
La génération qui cherche le visage de Dieu est celle qui accomplit les impératifs de l’alliance