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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint Jean marie Vianney. Jean Baptiste et Jésus : le banquet d’Hérode,

Donatello ( 1386 -1466) le festin d’Hérode, marbre, vers 1435, Palais des Beaux arts de Lille.

 

Donatello, est un sculpteur italien, grand rénovateur de l’art du 15e avec Masaccio, Brunelleschi, Ghiberti et Luca della Robbia, au temps des grands mécènes florentins que sont les Médicis. Ce relief du festin d’Hérode avait disparu pendant plus de trois siècles avant d’arriver au 19e au palais des Beaux arts de Lille par intermédiaire d’un collectionneur du temps de Napoléon. De longues recherches et investigations ont permis de l’attribuer à Donatello.

 

Ce relief en marbre constitue un jalon important de l’histoire de l’art, introduisant la technique du bas relief appelé « relievo schiacciato », relief écrasé ou adouci. Donatello reprend les principes de perspective exposés par Alberti (1404-1472) en 1435. L’art antique redevenait la référence fondamentale.

Est représenté le fameux banquet d’Hérode au cours duquel le roi, séduit par la danse de Salomé, accepte de lui livrer la tête de Jean Baptiste.

Donatello inscrit la narration de l’épisode biblique en neufs plans distincts, au sein d’une architecture savante, depuis la danse de Salomé au cours du festin, à l’arrière plan et au centre, l’arrestation de Jean Baptiste, jusqu’au dénouement tragique, la présentation de la tête de Jean Baptiste au plan médian et, au premier plan la douloureuse prise de conscience de la jeune femme, assise sur le banc, qui se détourne de ce qu’elle a elle même provoqué.

Donatello a poussé à leurs extrêmes limites la dilatation de l’espace et les jeux de perspective, qu’il met au service d’une intense dramatisation de l’épisode, essentiellement axé sur le destin tragique de Jean Baptiste le précurseur.

Ce relief montre la précision du travail de Donatello, ce qui lui permet de donner une grande profondeur à son œuvre. 

Le texte biblique

 En ce temps-là, Hérode, prince de Galilée, apprit la renommée de Jésus

 et dit à ses serviteurs : « Cet homme, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. »

 Car Hérode avait fait arrêter Jean, l’avait fait enchaîner et mettre en prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.

En effet, Jean lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de vivre avec elle. »

Hérode cherchait à le mettre à mort, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète.

Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa devant tout le monde, et elle plut à Hérode.

 Aussi s’engagea-t-il par serment à lui donner tout ce qu’elle demanderait.

 Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »

 Le roi fut contrarié, mais à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner.

 Il envoya décapiter Jean dans la prison.

 La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère.

Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps, l’ensevelirent et allèrent en informer Jésus.

Mt 14 , 1-12

Commentaires

Cet épisode de l’évangile de Matthieu est surtout connu par les innombrables représentations artistiques, peinture, sculpture, littérature ou musique, dont il a fait l’objet.

Tout ce passage anticipe la confession de foi de Pierre qui devra répondre à la question de Jésus « et vous qui dites-vous que je suis » (Mt 16,13).

En effet, il s’agit ici de Jésus, son nom ouvre et clôt le passage. Marc également a raconté ce récit de l’exécution de Jean Baptiste, récit qui est occasionné par un retour en arrière sur la question de savoir qui est Jésus : Nazareth ne voit en Jésus que le « fils du charpentier », qui lui-même se considère comme un prophète mal accueilli. Ici c’est Hérode Antipas, maitre de la Galilée, qui s’interroge sur Jésus et qui fait par de sa propre hypothèse : Jésus n’est autre que Jean Baptiste ressuscité. Il doit imaginer se rapprocher du retour d’ Élie espéré par la tradition juive.

 

Matthieu raconte que Jean Baptiste a été incarcéré pour avoir reproché au souverain une union interdite par la Loi, cette critique rappelant les affrontements des anciens prophètes, comme Nathan contre David (2 Sam 12). Jean passait pour un prophète très populaire, « les gens étaient exaltés en entendant parler Jean Baptiste… la foule semblait prête à suivre en tout les conseils de cet homme » (Flavius Josèphe). Ainsi Hérode hésitait à supprimer Jean le Baptiste.

La tradition évangélique veut faire de Jean Baptiste le précurseur de Jésus jusque dans la mort, par un même affrontement aux puissants, une condamnation dans le cadre d’une fête et l’ensevelissement du martyr par les disciples.

Jusque dans sa mort, Jean Baptiste sera resté fidèle à sa mission de précurseur. Toute sa vie n’aura été qu’une annonce de celui qui est présenté comme la personnification de l’amour de Dieu pour nous.

 

La scène se passe au cours d’un banquet d’anniversaire, une danseuse, que des récits contemporains reconnaissent comme Salomé, fille d’Hérodiade et d’Hérode-Philippe (demi frère d’Hérode Antipas). Le roi est ému au point de s’engager par serment à donner à la danseuse tout ce qu’elle voudrait, et celle-ci qui demande la tête de Jean Baptiste ! Ainsi Jean est décapité dans sa prison. Les disciples arrivent pour prendre le corps de Jean et ils vont tout raconter à Jésus.. Mais c’est Jésus qui ressuscitera d’entre les morts et non Jean Baptiste !

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