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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint Jacques , la vie après les souffrances et la mort

Giotto, (1267-1337) Déposition de croix, église de l’Arena de Padoue, chapelle Scrovegni, 1303-1306;

 

Giotto, peintre italien du 12/13e s, est une figure fondamentale de la transition entre l’art médiéval et l’art de la Renaissance. Il introduit une représentation profondément humaine de ses personnages, par le volume des corps et l’expression des sentiments, et aussi par le cadre naturel dans lesquels ils les placent.

Dans cette déposition de croix, les disciples qui entourent le corps du Christ mort sont décrits avec une grande sobriété exprimant une douleur contenue bien humaine. C’est la lumière venue du ciel, animé par les anges, la modulation complexe des ombres, et les contrastes en clair-obscur, qui créent une impression de volume.

La scène est tirée des Évangiles, Jésus déposé de la croix. Il est au premier plan entouré des trois Marie et saint Jean, le bien-aimé est derrière lui. Saint Pierre est aussi reconnaissable, avec à côté de lui saint Paul (anachronisme) !. Derrière les femmes pleurent. cette scène terrestre toute centrée sur le corps mort de Jésus, est dépeinte en des couleurs ternes, gris et vieux rose, beige. Au-dessus dans un grand ciel bleu, les anges chantent eux aussi avec désespoir. 

Si toutes les lignes de la partie inférieure du tableau s’inclinent vers le bas et convergent vers le corps mort de Jésus (dans des tonalités pastel vieux rose et gris), la partie céleste, aérienne, semble tirer tout l’ensemble vers le haut, le bleu transparent du ciel où volent les anges offrant au regard une allègement et un réconfort.

 

La réalité de la mort de Jésus est donc bien présente, l’épreuve de la mort est traversée par Jésus, avec lui nous suivrons le même chemin, mais aussi avec lui nous ressusciterons, il nous prendra avec lui, avec les anges nous pourrons chanter sa gloire et avec la foi que l’Esprit mettra en nous, nous sommes appelés à « parl

 

Le texte biblique

Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu.

A tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ;

nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.

 En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle.

Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous.

L’Écriture dit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. Et nous, les Apôtres, animés de cette même foi, nous croyons, nous aussi, et c’est pourquoi nous parlons.

Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

 Et tout ce qui nous arrive, c’est pour vous, afin que la grâce plus abondante, en vous rendant plus nombreux, fasse monter une immense action de grâce pour la gloire de Dieu.

 

2 Corinthiens 4,7-15

Commentaires

De quel trésor Paul parle-t-il ? Ce trésor est constitué par la présence glorieuse et lumineuse du Christ et de Dieu qui est au cœur du ministère des apôtres, ils le portent en eux-mêmes. Et pourtant Paul se compare à un vase d’argile, une poterie sans valeur, qui contient ce trésor extraordinaire. Cela rappelle Jérémie « Vous êtes dans ma main comme l’argile dans la main du potier », (Jr 18,6).

Quel paradoxe ! Dieu confie son trésor, sa Parole, à des êtres faibles, à la fois faillibles et périssables. Mais Paul souligne que la « puissance » est toujours celle de Dieu, elle ne vient pas de nous, la faiblesse des apôtres laisse transparaitre la puissance de Dieu. Cela est souligné par le quadruple renversement :

nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés

nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ;

nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ;

nous sommes terrassés, mais non pas anéantis.

Paul évoque ici les épreuves qu’il a subies à Ephèse, comme il le fait à plusieurs reprises dans ses deux lettres aux Corinthiens. La mort rôde, comment y échapper ? Il semble qu’il n’y a pas d’issue et pourtant il y en a une ! (cf 1 Co 4,9).

Dans notre passage le contraste vie/mort est souligné. C’est la puissance de la vie de Jésus de faire mourir en nous tout ce qui s’oppose à sa vie, à son règne. Paul a frôlé plusieurs fois la mort, et pourtant il est resté en vie par miracle.. il continue de prêcher par ses actes à cause de Jésus. Jésus est le fondement de sa proclamation de la Parole, c’est la raison même de son ministère d’apôtre.

La mort, les difficultés rencontrées, les souffrances mêmes sont partie intégrante de sa prédication d’apôtre, prédication qui se fait avec son corps, sa chair mortelle. La mort de Jésus est signifiée à travers les épreuves des apôtres; et ils recevront la vie que Jésus leur communiquera. Mais le verset « Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous »crée la surprise, car ce n’est pas la vie des apôtres qui jaillit de la mort, c’est la vie des groupes chrétiens : la mort agit en nous, la vie en vous. A-delà de l’épuisement et de l’usure des apôtres, surgit la vie nouvelle des églises qu’ils ont fondées et rassemblées ! Ainsi la vie du Christ triomphe-t-elle dans la foi des nouveaux croyants.

En effet Paul y insiste : tout cela est affaire de foi : les apôtres croient, c’est pourquoi ils parlent.

Dans la foi qui propage la Bonne Nouvelle, vie actuelle et vie future forment un tout : comme Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts, il ressuscitera apôtres et croyants, et les placera auprès de Jésus, dans cette intimité déjà commencée avec lui. Paul associe les Corinthiens à son destin et leur applique tout ce qu’il vient d’énoncer, tout cela c’est « pour vous » leur dit-il. À eux de recevoir ce don de la grâce et de faire monter vers Dieu en retour une prière d’action de grâce. 

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