En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Jésus Fils de Dieu
Ravenne san Michele in Affriscisco, mosaïque , 6es, skulturen sammlung
und museum fur byzantinische Kunst, Berlin
Le Christ tient dans sa main le livre ouvert où est inscrit le texte : « le Père et moi sommes un » (Jn 10,30)
Cette mosaïque qui provient de saint Michel de Ravenne (elle est aujourd’hui conservée au musée byzantin de Berlin) remonte au 6e siècle. Ce premier art chrétien, représentait Dieu sous sa forme christomorphique, c’est à dire qu’elle représentait Dieu sous les traits du Christ.
La représentation n’est pas un portrait d’histoire, mais une effigie du Dieu-homme qui met en valeur la divinité du Christ. C’est vers le dernier tiers de 4e siècle que l’iconographie du Christ commença à insister sur sa divinité.
L’église de Ravenne fut dédiée à l’archange Michel, sa mosaïque absidiale voulait participer à la lutte contre les ariens
Le Christ est représenté juvénile, imberbe, avec une auréole décorée de pierres précieuses. Il se tient debout sur un pré parsemé de roses et de lis. Il est imposant dans son grand manteau brun par dessus sa tunique bleue. Ses pieds sont chaussés de simples sandales.
Le Christ se montre en vainqueur. Il tient dans sa main droite en guise de sceptre la croix et de la main gauche qui est voilée (en signe de respect) un codex ouvert où sont inscrits deux versets de l’Evangile de Jean : Jn 14,9 : « qui m’a vu a vu le Père » et Jn 10,30 « moi et le Père sommes un ». La grandeur même de ce Christ dit l’unité du Père et du Fils dans une seule figure. Chacun peut y voir la présence du Père à travers la personne même de Jésus.
Le texte biblique
Les Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus.
Celui-ci prit la parole : « J'ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »
Les Juifs lui répondirent : « Ce n'est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, c'est parce que tu blasphèmes : tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »
Jésus leur répliqua : « Il est écrit dans votre Loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait, la Loi les appelle des dieux ; et l'Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : 'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit : Je suis le Fils de Dieu.
Si je n'accomplis pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
Mais si je les accomplis, quand bien même vous refuseriez de me croire, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Les Juifs cherchaient de nouveau à l'arrêter, mais il leur échappa.
Il repartit pour la Transjordanie, à l'endroit où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n'a pas accompli de signe ; mais tout ce qu'il a dit au sujet de celui-ci était vrai. »
Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.
Jn 10,31-42
Commentaires
Les juifs s’en prennent à Jésus et avec leur logique humaine ne peuvent accepter que Jésus étant un homme se prétende fils de Dieu. Jésus avait déclaré « mon père et moi, nous sommes un », aussi l’accusent-ils de blasphème « toi qui es un homme, tu te fais Dieu » Ils prennent des pierres pour le lapider.
Jésus rappelle ici le psaume 82,6 : « je le déclare, vous êtres des dieux, vous êtes tous des fils du Très Haut , pourtant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez tout comme des princes ». Les « dieux » doivent représenter les juges de la terre qui par leur fonction sont les ministres de la parole et expriment des jugements de Dieu. A plus forte raison, le titre de « dieu » ne peut être refusé à celui que le Père à consacré et envoyé dans le monde, c’est à dire à Jésus.
En fait la confession de foi des chrétiens renversera la formule en affirmant que Dieu s’est fait homme et que « le verbe s’est fait chair » (Jn 1,14).
Jean souligne ici l’écart qui existait entre les juifs hostiles et les disciples dans leur approche de Jésus. Pour les juifs, Jésus se comporte comme un être humain qui usurpe l’intimité avec Dieu. Tandis que pour l’évangéliste Jean Jésus est le Verbe de Dieu qui s’est fait homme.
Ce que Jésus est, ne vient pas de lui-même mais du Père qui l’a consacré, et désigné comme son Fils, (baptême et transfiguration).
Jésus rappelle qu’il accomplit les œuvres de son Père, et s’il ne le faisait pas, personne ne pourrait croire en lui. Il est l’envoyé du Père, il tient autorité de l’envoyeur et s’identifie avec lui. Les œuvres sont donc des signes que les paroles de Jésus ne sont pas sans fondement.
CONTINUONS NOTRE PRIERE
Seigneur Jésus tu es homme, né d’une femme, adopté par un charpentier, homme qui se découvre prophète, homme qui n’échappe pas à la mort, homme à l’extrême qui parachève l’homme.
Seigneur Jésus sois béni pour ton corps d’homme, langé dans ton berceau, serré de bandelettes dans ton tombeau, pour ta bouche qui crie la bonne nouvelle, tes pieds qui courent la Galilée, Seigneur Jésus tu es homme, merci.
Seigneur Jésus tu es Dieu, le fils de Dieu comme tout juif hier, comme tout homme de bonne volonté aujourd’hui, la Parole qui plante sa tente sur terre humaine, le verbe fait chair, le Vivant à travers la mort.
Seigneur Jésus sois béni pour ta face lumineuse, resplendissante de la lumière du Père, pour ta voix écho de la Parole divine, pour ta main qui caresse et qui créée comme au premier matin de Dieu. Seigneur Jésus tu es Dieu, merci.
Seigneur Jésus comment peux-tu être homme et Dieu et Dieu et homme inséparablement ? Veux-tu que nous soyons, nous aussi, une humanité divisée puisque tu es Dieu fait homme.
Seigneur Jésus sois béni pour notre humanité, invitée à la divinisation, toi Dieu homme, homme Dieu, avec le trait d’union qui est l’Esprit. Seigneur Jésus divinement homme, humainement Dieu, merci
Par la tentative de lapidation de Jésus, nous entrons dans ta passion Seigneur. Nous ne pouvons pas croire tes paroles qui sont au-delà de notre entendement, donne- nous Seigneur la foi de croire en toi, fils de dieu, égal à Dieu, donne nous la force de te suivre dans la passion jusqu’à ta résurrection.
Jésus tu es prêtre pour l’éternité, ta vie est indestructible, Dieu l’a promis. Tu accomplis les œuvres de ton Père, c’est par cela que nous croyons en toi. Conduis ton Eglise jusqu’à la Pâque éternelle.
Jésus tu choisis de rester à la merci des hommes qui ne peuvent te croire, tu vas te laisser bafouer et mettre à mort, et cela pour nous, pour nous sauver, pour ton peuple qui t’a rejeté, pour nous hommes de peu de foi. Tu as fait la volonté de ton Père, toi qui est un avec ton Père. Prends pitié de nous, nous te rendons grâce.
Acte de foi
Seigneur Jésus, après avoir libéré les hébreux, le Père les a nourris d’une nourriture mystérieuse, qui les a soutenus, unis les uns autres par de mêmes repas devenus des gages d’un même amour pour une même espérance. Ainsi fortifié, le peuple de Dieu s’est constitué, avançant jour après jour vers la Terre promise. Nous croyons que, si vous venez à nous avec votre Corps, votre sang, votre Ame, votre divinité, c’est pour nous entraîner vers la terre promise, travaillant en chacun de nous, à la réalisation du peuple des baptisés, qui s’avance vers nous, entraînant le monde entier vers la résurrection, vers la grande aurore de votre grande venue.
Prières du chrétien recueillies par un frère de saint François