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Centre d'enseignement de théologie à distance

Paul enseigne le mystère du Christ

Le Parmesan (dit), Mazzuola Francesco Maria (1503-1540), Saint Paul prêchant à Athènes (?). Louvre

Paul apparaît magnifique et puissant. Il se présente de trois quart, mais on ne voit que son dos. . Ses gestes sont amples, il est plein d’enthousiasme, mû par une force intérieure, divine. Le pied en avant, il s’élance vers les personnes qu’il enseigne. Ses mains aussi manifestent cet élan : l’une doit retenir son manteau, l’autre est levée pour enseigner l’Evangile dont il a eu la révélation. Son rôle est de la communiquer à tout son auditoire, d’amener à la foi tout son auditoire.

Il s’adresse à tous, massés autour de lui. Ils sont nombreux, c’est une foule un peu indistincte : des hommes et des femmes, vêtus diversement. Au fond une grande statue représente le paganisme qui règne. Paul s’adresse à tous, juifs comme païens, il est « l’apôtre des nations ». Paul proclame, il a ici l’attitude d’un orateur, « Dieu est aussi le Dieu des païens » ((Rm3,29).

Le texte biblique

Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère du Christ, dont je vous ai déjà parlé dans ma lettre.
En la lisant, vous pouvez vous rendre compte que j’ai l’intelligence du mystère du Christ.
Ce mystère, il ne l’avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l’a révélé maintenant par l’Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes.
Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
De cet Évangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée dans la force de sa puissance.
Moi qui suis le dernier de tous les fidèles, j’ai reçu la grâce d’annoncer aux nations païennes la richesse insondable du Christ, et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, 1e créateur de toutes choses ; ainsi, désormais, les forces invisibles elles-mêmes connaîtront, grâce à l’Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu.
C’est le projet éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Et c’est notre foi au Christ qui nous donne l’audace d’accéder auprès de Dieu en toute confiance.

(Ep 3, 2-12)

Commentaires

Dieu a donné à Paul la grâce de connaître son « mystère » et ce mystère, c’est le Christ lui-même. Le mot « mystère » (mystérion), que Paul utilise dans différentes lettres,  vient de la langue religieuse, il désigne l’ensemble du plan de Dieu, ce plan du salut qui s’adresse à tous juifs et païens convertis ; ce plan, Dieu ne l’a révélé que progressivement par sa Loi et ses prophètes, mais il l’a donné en plénitude dans Jésus le Christ ; le mystère, dit la lettre aux Colossiens, c’est « Christ au milieu de vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1,27).

Paul est chargé d’en dévoiler toute la profondeur. Le sommet de la révélation sur la mystère est atteint un peu plus loin dans la lettre aux Ephésiens quand l’union du Christ et de l’Eglise est comparée à l’union de l’homme et de la femme, voulue par Dieu dès la création (Eph 5,32).

Les apôtres n’ont pas compris ce mystère d’eux-mêmes, mais grâce à une révélation intérieure qui leur en a donné l’intelligence. Paul a reçu son évangile d’une révélation de Jésus Christ lorsqu’il a plu à Dieu de révéler en lui son Fils (Ga 1,12) ; par révélation le mystère du Christ lui a été notifié, comme à tous les apôtres et prophètes, dans l’esprit.

Paul souligne le fait que le mystère est destiné aussi aux païens, c’est-à-dire à tous les hommes sans exclusion  : ils sont appelés à former l’unique corps du Christ, ils sont admis au même héritage, à faire partie du même corps, ils sont associés à la même promesse en Jésus Christ par le moyen de l’Evangile. Ils sont co-héritiers, ils sont co-incorporés (inclus dans le même corps), tous vivifiés par un unique Esprit.

Les anges habituellement jouent un grand rôle pour communiquer la révélation, Paul renverse la situation, c’est en contemplant la déploiement multiforme de la grâce divine dans l’Eglise que les puissances, les forces invisibles s’instruiront ! Dans le monde gréco-romain, ces puissances sont considérées comme maîtresses du destin des hommes, ici, elles deviennent spectateurs. Paul ne nie pas leur existence ni le rôle qu’ils jouent dans le monde, mais le salut du Christ leur échappe. Paul montre que les secrets du plan du salut (et le terme de l’histoire) échappent aux esprits supérieurs (et plus encore aux voyants) : avec le Christ et dans la foi, nous sommes déjà placés

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