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Centre d'enseignement de théologie à distance

dimanche des rameaux, messe de la passion : le serviteur souffrant

Titien( 1490-1576), Ecce Homo. 1548. Musée du Prado, Madrid, Espagne. La souffrance du Christ est ressentie par la tête penchée,d’où coulent quelques gouttes de sang dues à la couronne d’épines, les yeux baissés, les mains liées. Cette attitude implique toute l’humanité du Christ. Aucune rébellion, acceptation, silence . Silence dramatique rendu par le fond sombre du tableau, sur lequel se détache le corps nu du Christ et le manteau rouge, manteau impérial qui est tombé. La stature de l’homme est forte, musclée, comme celui d’un athlète qui peut « déplacer des montagnes », dans la ligne de Michel Ange. Une telle représentation force recueillement et méditation.

Le texte biblique

Tout au long de la deuxième partie du livre d’Isaïe apparaît la figure d’un « Serviteur » de Dieu, désignant un homme ou un groupe d’ humains par lesquels Dieu accomplit son dessein de salut pour son peuple et au-delà pour tous les hommes.

À travers les mots du prophète Isaïe, on semble entendre, l'écho d'une expérience personnelle, celle d'un homme habité par la Parole de Dieu. Elle s'impose à lui, le réveille le matin, habite le serviteur qui, fidèlement, se laisse façonner. Mais les siens ne le reçoivent pas, ils le maltraitent sans pour autant venir à bout de sa foi.
Le personnage parle de l’action du Seigneur dans sa vie de disciple et de « non-violent » face aux brutalités de son entourage : face à toutes les attaques, il sait que le Seigneur le défendra toujours et que ses adversaires seront un jour écrasés. (climat voisin à celui des confessions de Jérémie (Jr 20,7-13).

Ce texte a été relu et médité par les Juifs qui, comme peuple et avec la conscience d'être choisis par Dieu, étaient persécutés. Le serviteur souffrant devient la figure du peuple fidèle qui, envers et contre tout, garde sa foi : on peut voir dans un présent difficile l'accomplissement des Écritures et garder vivante l'espérance. C'est ainsi que le texte écrit, pourtant figé dans sa forme, devient Parole vivante et présente: à travers lui, Dieu parle avec actualité et l'on peut à juste titre dire que cette Parole n'est jamais désuète, qu'elle est sans cesse Bonne Nouvelle.

A leur tour les chrétiens ont vu dans le Serviteur d'Isaïe la préfiguration du Christ, Verbe de Dieu, prophète rejeté, Fils souffrant mais confiant. Face au scandale de la croix, les chants du Serviteur sont apparus aux premiers disciples de Jésus comme une clé de compréhension de l’incompréhensible. Les lectures de ce dimanche des Rameaux illustrent bien le travail de compréhension et d’interprétation théologique des évènements de Pâques dans la jeune Eglise.

Commentaires

Le Seigneur Dieu m'a donné une langue de disciple : pour que je sache soulager l'affaibli, il fait surgir une parole. Matin après matin, il me fait dresser l'oreille, pour que j'écoute, comme les disciples.

Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille. Et moi, je ne me suis pas cabré, je ne me suis pas rejeté en arrière. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues, à ceux qui m'arrachaient la barbe ; je n'ai pas caché mon visage face aux outrages et aux crachats.

C'est que le Seigneur Dieu me vient en aide : dès lors je ne cède pas aux outrages, dès lors j'ai rendu mon visage dur comme un silex, j'ai su que je n'éprouverais pas de honte.
Isaïe 50,4-7

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