Dieu n’abandonne jamais

Georges de La Tour, 1593-1652, Saint Jérôme pénitent, vers 1630, musée de Grenoble.

Georges de La Tour


Georges de La Tour, est un peintre du 17e siècle, connu pour son goût prononcé pour les jeux d’ombre et de lumière à la suite de Caravage. Il est un fin observateur de la réalité quotidienne et multiplie les tableaux à sujet religieux et aussi les scènes de genre.

Saint Jérôme

Il présente saint Jérôme, traducteur de la Bible en latin (la Vulgate), en anachorète alternant entre la lecture de la Parole et la pénitence dans une étable proche de la grotte de Bethléem, lieu de son ultime pèlerinage.

La scène est présentée de façon fort cruelle, tant par la mortification que s’impose Jérôme, que par l’instabilité de sa pose raide et tendue, aux déformations de ses pieds , à sa peau rêche, aux muscles flasques. Son manteau est déchiré et les ourlets effilochés.

Il tient une corde avec laquelle il se fouette.

La composition est austère, réaliste sans concession, et aussi audacieuse. L’univers est minéral, sous une lumière lunaire, le saint occupe la quasi-totalité de l’espace lui conférant une présence impressionnante.

La Tour présente saint Jérôme tel un Ecce Homo dépouillé de tous ses attributs et artifices, seul face à son Dieu.


Le texte biblique

Lecture du livre d’Esdras (Esd 9, 5-9)

Moi, Esdras,
à l’heure de l’offrande du soir,
je me relevai de ma prostration ;
le vêtement et le manteau déchirés,
je tombai à genoux ;
les mains tendues vers le Seigneur mon Dieu,
je dis :
« Mon Dieu, j’ai trop de honte et de confusion
pour lever mon visage vers toi, mon Dieu.
Nos fautes sans nombre nous submergent,
nos offenses se sont amoncelées jusqu’au ciel.
Depuis les jours de nos pères et aujourd’hui encore,
grande est notre offense :
c’est à cause de nos fautes que nous avons été livrés,
nous, nos rois et nos prêtres,
aux mains des rois étrangers, à l’épée, à la captivité,
au pillage et à la honte,
qui nous accablent encore aujourd’hui.
Or, voici que depuis peu de temps
la pitié du Seigneur notre Dieu
a laissé subsister pour nous des rescapés
et nous a permis de nous fixer en son lieu saint ;
ainsi, notre Dieu a fait briller nos yeux,
il nous a rendu un peu de vie dans notre servitude.
Car nous sommes asservis ;
mais, dans cette servitude, notre Dieu ne nous a pas abandonnés :
il nous a concilié la faveur des rois de Perse,
il nous a rendu la vie,
pour que nous puissions restaurer la maison de notre Dieu
et relever ses ruines,
afin d’avoir un abri solide en Juda et à Jérusalem. »

(Esd 9, 5-9)

Commentaire

Esdras

Esdras est avec Néhémie, l’une des deux grandes figures de la communauté juive au retour d’Exil. Il jouit en son temps d’une grande réputation. Erudit dans le domaine de la Loi, il fut un inspirateur du renouveau culturel, rigoriste sur le plan des compromissions avec les païens

La restauration du peuple après d’Exil

Esdras veut construire la restauration judéenne sur le modèle de l’Exode. C’est dans ce cadre que débute la confession des fautes. Sa prière s’apparente aux psaumes de pénitence collective. Tout commence par l’aveu que la faute collective est en rapport avec les malheurs présents.

Et par contraste sont évoquées les miséricordes divines connues dans un passé proche, la grâce de Dieu, une lumière qui a rendu un peu de vie dans la servitude, joie de la libération et du retour. Le Seigneur rend la vie.
Le retour d’exil est célébré comme une vie nouvelle offerte au petit reste des rescapés qui est entré à Jérusalem pour reconstruire le Temple et relever les murailles de la ville

La miséricorde divine


Ainsi Esdras affirme que toutes servitudes et souffrances ont un jour une fin. Il est convaincu que la miséricorde de Dieu relève son peuple. Quelques rescapés suffisent, un seul juste suffira pour que Dieu pardonne à tous.

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