En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Expliquer la parabole du semeur
Jacopo Bassano, 1510-1592, la parabole du semeur, 1560 env, musée Thyssen-Bornemisza , Madrid
Jacopo Bassano est un peintre vénitien du 16ème siècle. Il fait partie d’une importante famille de peintres (père et frères). Il réalise des scènes pastorales, mêlant volontiers sacré et profane, avec de larges paysages d’un type qui devint à l’époque de plus en plus populaire et recherché. Il les compose dans un paysage crépusculaire rythmé par les effets presque théâtraux du clair-obscur.
A première vue, l’œuvre semble être une simple pastorale profane ; une famille de paysans prend une pause dans les travaux des champs.
Une femme d’âge mur est agenouillée pour préparer le repas ayant posé une nappe blanche à même le sol sur laquelle elle a posé du pain, un récipient, une écumoire.
Une jeune femme, assise sur une pierre, s ‘occupe de ses enfants, un petit blotti contre elle, une fille qui se lave les mains dans une auge et un jeune garçon qui s’occupe des bœufs. Un chien dort.
Seul le père, à l’arrière plan sème au bord du chemin, des oiseaux viennent picorer la semence.
Ainsi ce tableau campagnard renvoie à la parabole du semeur, bien que Bassano n’ait pas représenté la diversité des sols évoqués dans la parabole.
Il met à l’honneur le travail des paysans, soulignant que la parabole concerne tous les hommes, que chacun d’entre nous est concerné, pour travailler nos terrains qui ne sont pas aptes à recevoir la Parole.
Le texte biblique
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
Mt 13, 18-23
Commentaires
Matthieu présente la prédication de Jésus sous la forme d’un discours en paraboles. Au début du chapitre, la parabole du semeur est racontée en utilisant une comparaison empruntée au domaine de la vie quotidienne agricole, mais Jésus ne l’explique pas.
Par la suite Jésus en vient à expliquer cette parabole du semeur aux disciples.
Jésus qualifie la parabole comme « parole du Royaume », celle qui annonce et instaure le Royaume.
La Parole a été donnée à tous, sur tous les terrains la Parole a été lancée et entendue, mais les obstacles sont nombreux, sur le bord du chemin, sur un sol pierreux, dans les ronces.
Dans chaque cas, la réaction de l’auditeur dépend de lui-même, qui peut ne pas se sentir concerné par la Parole, se laisser mener par ses propres passions…
La Parole ne fructifie que chez quelques uns, la bonne terre : celle qui peut l’accueillir, la faire produire, chacun selon ses propres possibilités.
L’échec de la proclamation de la Parole est une caractéristique essentielle du mystère dévoilé aux disciples . La Parole est semée dans le monde, et elle fructifie malgré de nombreux refus.