En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Aller annoncer Jésus qui guérit, Avent 4
Maître de san Torpe, le témoignage de Jean Baptiste, 1310, Musée de Saint Louis, Missouri, USA
Le maître de San Torpe est un peintre dont on ne connaît pas le nom, mais dont on connaît les œuvres datées entre 1290 et 1320 environ, provenant de Pise dont l’église est dédiée à San Torpe. Il est à situer entre Cimabue (1240-1302) et Simone Martini (1284-1344).
Sur ce panneau Jean Baptiste se tient parmi une foule de disciples, et tend la main vers Jésus. Il annonce Jésus, « l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde », ce qui est écrit sur le rouleau qu’il tient dans sa main gauche. Par dessus son vêtement de peau de poils de chèvre, il porte une élégante cape brune. Son visage est sérieux, grave, il regarde avec intensité le disciple placé à coté de lui.
Ce dernier croise ce regard est-il interrogateur, ce qui est exprimé par le geste de ses mains ?
Les deux autres disciples représentés à l’arrière discutent entre eux et s’interrogent ? Quel est le sens de cette annonce ?
Jésus est comme perché sur un piton rocheux bien au-dessus, ce qui lui donne une stature de personnage de grande importance. Vêtu d’un beau vêtement rouge, d’une main il bénit tous les hommes et de l’autre il tient le rouleau de la Parole.
Pas de paysage, mais un immense fond d’or qui transpose la scène dans le domaine de Dieu, le Jésus annoncé par Jean-Baptiste est le Sauveur, le Messie attendu., celui qui baptisera dans l’Esprit et dans le feu. « Il vient celui qui est plus puissant que moi, je ne suis pas digne de défaire les courroies de ses sandales ».
« Par ces exhortations et bien d’autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle » (Lc 3,18),
qui se traduisaient par toutes les merveilles de guérison réalisées par Jésus.
Le texte biblique
En ce temps-là,
Jean le Baptiste appela deux de ses disciples
et les envoya demander au Seigneur :
« Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
Arrivés près de Jésus, ils lui dirent :
« Jean le Baptiste nous a envoyés te demander :
Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
À cette heure-là,
Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies,
de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés,
et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir.
Puis il répondit aux envoyés :
« Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu :
les aveugles retrouvent la vue,
les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »
Lc 7, 18b-23
Commentaires
Jean Baptiste avait été emprisonné par Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand. Il cherche à vérifier les informations qu’il a reçues, savoir si Jésus est « celui qui doit venir ». C’est le désir ardent des hommes de l’époque où l’on attendait le nouvel Elie préparant le Règne de Dieu (Malachie 3, 23). Sa venue doit libérer Israël de sa soumission humiliante au pouvoir des Romains.
La question de Jean Baptiste est légitime, car Jésus ne ressemble pas au portrait d’un Messie glorieux.
En fait Jésus répond par l’énumération de ses actes, des guérisons réalisées.
Il commente en évoquant des paroles d’Isaïe, bien connues de ses interlocuteurs :
“Les sourds, en ce jour-là, entendront les paroles du livre. Quant aux aveugles, sortant de l’obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront. Les humbles se réjouiront de plus en plus dans le Seigneur, les malheureux exulteront en Dieu, le Saint d’Israël”. (Is 29, 18-19)
ou
“Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride.” (Is 35,5-6)
ou
“Tes morts revivront, leurs cadavres se lèveront. Ils se réveilleront, crieront de joie, ceux qui demeurent dans la poussière, car ta rosée, Seigneur, est rosée de lumière, et le pays des ombres redonnera la vie”. (Is 26, 19)
et
“L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération” (Is 61, 1)
Jésus rappelle l’Ecriture pour l’appliquer aux délivrances qu’il apporte. Cette nouvelle doit encore être reçue comme un message de salut annoncé à tous.