En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La transmission des grands parents
Domenico Ghirlandajo , 1448-1494, Le Portrait d’un vieillard et d’un jeune garçon, 1490, Musée du Louvre
Ghirlandajo, peintre de la Renaissance italienne, réalise ce portrait de vieillard avec un jeune garçon, soulignant la bonté de l’homme et la confiance de l’enfant qui l’écoute.
Le vieil homme est décrit avec réalisme et respect, finesse et sensibilité. Ses cheveux gris, nez déformé par la maladie, regard baissé vers l’enfant. Sa silhouette se découpe sur un mur gris, triste sans avenir, mais qui fait ressortir l’éclat de son habit rouge vermillon.
L’enfant est vêtu d’un manteau de la même couleur. Ghirlandajo a mis beaucoup de tendresse pour le décrire, visage fin, peau lisse, cheveux touffus bouclés qui s’échappent de son bonnet. Sa main potelée est posée sur la poitrine de l’homme, moment d’intimité, de communion entre les deux. Au-dessus de lui une fenêtre, donnant sur un large paysage ouvert vers l’avenir.
Chacun cherche le regard de l’autre, tout ici dit le désir de la rencontre. L’expérience de l’aïeul peut aider le jeune enfant à baliser son chemin, à prendre confiance, surtout si la foi en un amour sans fin les habite.
Le texte biblique
Quant à toi, dis ce qui est conforme à l’enseignement de la saine doctrine.
Que les hommes âgés soient sobres, dignes de respect, pondérés, et solides dans la foi, la charité et la persévérance.
De même, que les femmes âgées mènent une vie sainte, ne soient pas médisantes ni esclaves de la boisson, et qu’elles soient de bon conseil,
pour apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants,
à être raisonnables et pures, bonnes maîtresses de maison, aimables, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas exposée au blasphème.
Les jeunes aussi, exhorte-les à être raisonnables
en toutes choses. Toi-même, sois un modèle par ta façon de bien agir, par un enseignement sans défaut et digne de respect,
par la solidité inattaquable de ta parole, pour la plus grande confusion de l’adversaire, qui ne trouvera aucune critique à faire sur nous.
Que les esclaves soient soumis à leur maître en toutes choses, qu’ils se rendent agréables, qu’ils ne soient pas contestataires,
qu’ils ne dérobent rien, mais qu’ils montrent une parfaite fidélité, pour faire honneur en tout à l’enseignement de Dieu notre Sauveur.
Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété,
attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.
Ti 2,1-8 ; 11-14
Commentaires
La lettre à Tite est une des trois lettres pastorales attribuées à Paul (avec les lettres à Timothée, qui contiennent principalement des directives adressées aux « pasteurs » des Eglises.)
On y trouve la grande affirmation paulinienne concernant le salut offert à tous, et l’expression nouvelle d’un « enseignement de la saine doctrine ».
Les mœurs et les mentalités ont évolué dans l’Empire. Les petites Eglises chrétiennes doivent se faire accepter pour survivre. Au niveau de l’éthique, l’apôtre conseille d’adopter les principes prônés par les courants philosophiques les plus répandus de l’époque, épicurisme et stoïcisme ;
Certaines « vertus » païennes sont adoptées et adaptées à la foi chrétienne ; la sagesse ou pondération, vivre « raisonnablement », la justice de Dieu devient justice dans les relations humaines, la piété est donnée comme équivalent de la foi.
Mais à la différence des philosophies païennes, ces vertus sont considérées comme des dons de la grâce divine à accueillir sous la lumière du Christ, dans l’espérance qui prend sa source en lui.
La vie devient un chemin vers celui qui ne cesse de venir, un chemin qui se fonde dans la « manifestation passée » du Christ, dans son accompagnement invisible au jour le jour, et qui tend vers sa venue, un chemin sur lequel avance le peuple « ardent à faire le bien ». Selon le terme grec que nous traduisons par « manifestation », un chemin d’épiphanie !
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