En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le sabbat
J-B GAREMYN, 1712-1799, L’Apôtre sur le champ de grain, église Saint Jacques, Bruges, Belgique
Garemyn est un peintre flamand du 18e siècle, actif dans la ville de Bruges.
Il s’est spécialisé dans des représentations hautes en couleurs de la vie quotidienne populaire telle qu’il peut l’observer autour de lui.
En 1765, devenu professeur à l’académie des beaux arts, il rencontre des ecclésiastiques, nobles et riches bourgeois qui lui passent de nombreuses commandes. Il réalise des scènes religieuses plus conventionnelles.
On voir ici les douze apôtres arpentant des champs de blé. Les discussions vont bon train. Certains cueillent des épis de blé murs.
La partie campagnarde est très colorée, habits des apôtres, champ de blé, arbres.
Au lointain, dans un grisé bleuté, la ville et montagne paraissent être d’un autre monde.
Le texte biblique
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ;
ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient,
après les avoir froissés dans leurs mains.
Quelques pharisiens dirent alors :
« Pourquoi faites-vous
ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David
un jour qu’il eut faim,
lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
prit les pains de l’offrande, en mangea
et en donna à ceux qui l’accompagnaient,
alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore :
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Lc 6, 1-5
Commentaires
Le repos sabbatique renvoie au repos que Dieu prit après avoir créé le monde : « le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu » (Ex 20, 8-11).
Le sabbat est un signe de l’alliance de Dieu avec Israël, il participe à la sainteté du monde à venir, il annonce l’entrée du peuple, à la fin des temps, dans le repos et la paix ce Dieu.
Quelques disciples épient les actes des disciples de Jésus. Ils leur reprochent de travailler aux champs, d’arracher les épis, et de préparer leur nourriture (les froisser dans leurs mains) : ce sont là des gestes laborieux interdits le jour du sabbat.
Jésus prend la défense de ses disciples en deux temps.
D’abord il rappelle à ses adversaires l’Ecriture :
Le comportement de David chez le prêtre Ahimélek qui offre pour nourriture du pain consacré, (1 S 21,2-7) réservé aux prêtres ; David accepte car il avait faim : la vie l’emporte sur la Loi.
Le second argument de Jésus est une affirmation christologique : il ne s’agit pas seulement d’accepter des exceptions à la loi du sabbat. La liberté de la communauté chrétienne repose sur la personne même de Jésus, il est la loi nouvelle, qui « récapitule » tous les commandements, dans le commandement de l’amour du prochain.