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Centre d'enseignement de théologie à distance

Naissance de Jean Baptiste

Andrea Sacchi, 1599-1661, la naissance de Jean-Baptiste, 1628-29, Musée du Prado, Madrid

Andrea Sacchi


Andrea Sacchi est un peintre baroque italien, contemporain de Poussin, ou de Carrache par exemple. Sacchi a su fusionner ses expériences classiques romaines avec la couleur et la liberté technique des vénitiens.

Jean


Sacchi montre ici l’enfant Jean Baptiste soigné par quatre femmes qui l’admirent et discutent ensemble. Couleurs des robes, mouvements, jeux des regards expriment leur excitation émerveillée devant cet enfant de naissance miraculeuse.

Elizabeth


Elizabeth est représentée à l’arrière-plan, à mi hauteur du tableau. Un discret trait de lumière éclaire son visage, tandis qu’une femme s’occupe d’elle.

Zacharie


Zacharie, debout, plus grand, vêtu d’une belle toge rouge avec un manteau bleu, ce qui fait de lui le personnage principal du tableau.

Il a les mains en prière et lève les yeux au ciel en action de grâce pour la naissance de son enfant.

Le ciel, percée lumineuse, est habité d’angelots voletant, qui participent à la prière de louange de Zacharie.

Le Benedictus


Elizabeth et Zachairie ont d’un commun accord donné le nom de Jean à l’enfant, ainsi Zacharie a retrouvé la parole pour bénir Dieu dans un cantique d’action de grâce. C’est ce cantique qu’on appelle du nom latin de « Benedictus » et qui est prié tous les matins à l’office des Laudes. 


Il indique le chemin de foi qu’il a parcouru depuis l’annonce de l’ange Gabriel. 
La mission de Jean Jean-Baptiste, dernier prophète, sera d’annoncer le Sauveur, de faire connaître son œuvre de libération.

Le texte biblique

 

Leceture de l’évangile selon Luc (Lc 1, 57-66.80)

 

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.

  Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.

 Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.

  Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. »

  On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »

 On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.

  Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné.

  À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.

  La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements.

  Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

  Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques :

 


  « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.

  Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,

  comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :

  salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,

  amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,

  serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte,

  afin que, délivrés de la main des ennemis,

  nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.

 Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins

  pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,

 grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,

 pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »

  L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

Lc 1, 57-66.80

 

Commentaires

« Jean est son nom »

 


« Et il est juste qu’aussitôt sa langue se soit déliée : enchaînée par l’incrédulité, la foi l’a déliée. Croyons donc, nous aussi, afin de parler (Ps. 115,1), afin que notre langue, enchaînée par les liens de l’incrédulité, se délie en paroles spirituelles.

Ecrivons en esprit les mystères si nous voulons parler ; écrivons le messager du Christ « non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair de notre coeur » (II Cor., III, 3). Car parler de Jean, c’est prophétiser le Christ : parlons de Jean, parlons aussi du Christ, afin que nos lèvres à leur tour puissent s’ouvrir, ces lèvres qui, chez un prêtre si grand, étaient, comme pour un animal sans raison, bridées par le mors d’une foi hésitante.


 « Et Zacharie son père fut rempli de l’Esprit Saint et prophétisa en ces termes. »


Voyez comme Dieu est bon, prompt à pardonner les péchés : non seulement II rend ce qu’il avait retiré, mais II accorde encore ce qu’on n’espérait pas. Cet homme depuis longtemps muet prophétise : car c’est le comble de la grâce de Dieu que ceux qui l’avaient nié Lui rendent hommage. Que personne donc ne perde confiance ; que personne, à la pensée de ses fautes passées, ne désespère des récompenses divines. Dieu saura modifier sa sentence si vous savez corriger votre faute.


 « Et toi, enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut. »


II est bien que, dans cette prophétie sur le Seigneur, il adresse la parole à son prophète pour montrer qu’il y a là encore un bienfait du Seigneur : faute de quoi, dans cette énumération des bienfaits généraux, il eût semblé, comme un ingrat, taire ceux qu’il avait reçus, qu’il reconnaissait dans son fils. Mais quelques-uns jugeront peut-être dérai-sonnable et extravagant d’adresser la parole à un enfant de huit jours. 
Pourtant, à la réflexion, nous comprenons parfaitement qu’il pouvait, une fois né, entendre la voix de son père, ayant entendu le salut de Marie avant de naître. Prophète, il (Zacharie) savait qu’il est d’autres oreilles pour un prophète, celles qu’ouvre l’Esprit de Dieu, et non la croissance du corps ; il (Jean-Baptiste) avait le sens pour comprendre, ayant eu le sentiment pour tressaillir. »

 


Saint Ambroise Traité sur l’Évangile de saint Luc, Luc I, 57-80.  Naissance de Saint Jean-Baptiste

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