En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Avent, le pardon (2)
Le Guerchin, 1591-1666, Retour de l’enfant prodigue, 1651 , musée diocésain de Wloclawek, Pologne
Le Guerchin est un peintre et dessinateur italien baroque de l’école de Ferrare. A la fin de sa vie il produit une peinture très influencée par Le Caravage, couleurs et traits de lumière forts.
Il fut très prolifique, (plus de 250 tableaux)
Dans ce tableau du retour du fils prodigue, le fils est le personnage principal, présenté en pleine lumière. Il est dévêtu, pleure, s’essuyant les yeux en signe de repentir, il reconnaît sa faute devant son père en revenant vers lui.
Le père, au centre du tableau, est imposant, sérieux et doux. Il est richement vêtu d’un superbe manteau rouge, d’une cape bleue et d’un chapeau qui brille dans la lumière ; il accueille tendrement son fils pour lui signifier son pardon.
L’autre fils, qui est resté fidèle, observe la scène à l’arrière-plan, la mine triste …
Le fils fait siennes les paroles de notre psaume, il met sa confiance en son père, en Dieu qui ne peut le décevoir, qu’il sait miséricordieux. Il pourra se réjouir au sein de la maison du père, et être reconnu comme « heureux ».
Le texte biblique
Heureux l’homme dont la faute est enlevée, * et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense, * dont l’esprit est sans fraude !
Je me taisais et mes forces s’épuisaient à gémir tout le jour : +
ta main, le jour et la nuit, pesait sur moi ; * ma vigueur se desséchait comme l’herbe en été.
Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. + J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés. » * Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Ainsi chacun des tiens te priera aux heures décisives ; * même les eaux qui débordent ne peuvent l’atteindre.
Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse ; * de chants de délivrance, tu m’as entouré.
« Je vais t’instruire, te montrer la route à suivre, * te conseiller, veiller sur toi.
N’imite pas les mules et les chevaux qui ne comprennent pas, + qu’il faut mater par la bride et le mors, * et rien ne t’arrivera. »
Pour le méchant, douleurs sans nombre ; * mais l’amour du Seigneur entourera ceux qui comptent sur lui.
Que le Seigneur soit votre joie ! Exultez, hommes justes ! * Hommes droits, chantez votre allégresse !
Commentaires
On dit que saint Augustin avait inscrit ce psaume sur les murs de sa chambre, près de son lit de malade, avant de mourir. Ce psaume le réconfortait.
Commentaire de saint Augustin sur ce psaume
Nous sommes tous conçus dans l’iniquité, donc nous ne devons notre justice qu’à la grâce qui nous prévient par cette clarté d’intelligence, par cette force de volonté, qui nous fait croire à la parole de Dieu et proclame hautement notre foi. Or, notre foi consiste principalement à croire et à confesser que nous sommes pécheurs et que c’est Dieu qui nous sauve.
…
« Bienheureux ceux dont les fautes sont s remises, et dont les péchés ont été couverts », dont les péchés sont mis en oubli. « Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’a point imputé son crime, et dont la bouche ne distille point la fraude », dont les paroles ne font pas ostentation de justice, quand sa conscience est pleine d’iniquités.
« Mes os ont vieilli parce que je gardais le silence ». Ma force est devenue une vieillesse infirme, parce que ma bouche n’a point fait cette confession qui obtient le salut
. « Néanmoins je criais tout le jour ». Dans mon impiété, je proférais contre Dieu des cris de blasphème, comme pour défendre mes fautes et les excuser.
…
« Vous êtes mon refuge contre l’affliction qui m’environne ». C’est en vous que je trouve un asile contre la douleur de mes fautes qui serre mon coeur. « Vous êtes ma joie, délivrez-moi de ceux qui m’investissent ». C’est en vous qu’est toute ma joie, délivrez-moi de la tristesse que me causent mes péchés.
« Pour celui qui espère en vous, il sera investi de vos miséricordes ». Mais le Seigneur réserve ses faveurs à celui qui l’a pris pour guide et a mis en lui son espoir.
« O vous qui êtes justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, livrez-vous à l’allégresse Réjouissez-vous, non plus en vous, mais bien dans le Seigneur, ô vous qui êtes justes ! «Et vous tous qui avez le coeur droit, glorifiez-vous en lui ».
Glorifiez-vous tous en Dieu, vous qui comprenez que nous devons lui être soumis, afin qu’un jour vous ayez ses préférences.
Rendons gloire à Dieu
Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem !
Appelez le bonheur sur Jérusalem : « Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais ! »
Ps 122