En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’audace de la mission
Le Cirque, 1961. Gouache et pastel sur papier. 57,5 x 51 cm. Pola Museum of Art, Hakone
Quelle audace manifestée par Chagall tant par le sujet que par les couleurs !
Cette gouache rappelle le lien étroit que Chagall entretint toute sa vie avec le monde du spectacle depuis la décoration du théâtre juif de Moscou (1920) jusqu’à la coupole de l’Opéra de Paris en 1964.
Le monde du cirque est avant tout une source d’inspiration où Chagall peut transfigurer la réalité pour créer un monde à lui, un monde féerique, à la frontière du rêve et de l’imaginaire où tout flotte et tout semble possible.
On ne sait comment la danseuse peut s’élancer dans les airs, telle un ange qui avec l’oiseau perché sur sa tête, annonce une bonne nouvelle.
Tous les personnages comme les clowns surgissent de partout, prêts à suivre la danseuse.
Les deux ânes occupent le centre du tableau comme pour donner de la stabilité à l’ensemble. L’âne est une figure familière du bestiaire chagallienne, il est souvent le double de l’artiste, choisi pour son caractère doux, patient, paisible.
Audace aussi de la part de Chagall pour explorer l’univers des lumières, des ombres et atteindre des couleurs vives et intenses qui transformeront son œuvre picturale ; il écrit lui-même : « la couleur doit être pénétrante comme lorsqu’on marche sur un tapis épais ».
Le texte biblique
Moi-même, je suis convaincu, mes frères, que vous êtes pleins de bonnes qualités, remplis de toute connaissance de Dieu, et capables aussi de vous reprendre les uns les autres.
Mais je vous ai écrit avec un peu d’audace, comme pour raviver votre mémoire sur certains points, et c’est en raison de la grâce que Dieu m’a donnée.
Cette grâce, c’est d’être ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d’annoncer l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l’Esprit Saint.
Je mets donc ma fierté dans le Christ Jésus, pour ce qui est du service de Dieu.
Car je n’oserais rien dire s’il ne s’agissait de ce que le Christ a mis en œuvre par moi afin d’amener les nations païennes à l’obéissance de la foi, par la parole et l’action,
la puissance des signes et des prodiges, la puissance de l’Esprit de Dieu. Ainsi, depuis Jérusalem en rayonnant jusqu’à la Dalmatie, j’ai mené à bien l’annonce de l’Évangile du Christ.
Je l’ai fait en mettant mon honneur à n’évangéliser que là où le nom du Christ n’avait pas encore été prononcé, car je ne voulais pas bâtir sur les fondations posées par un autre,
mais j’ai agi selon cette parole de l’Écriture : Ceux à qui on ne l’avait pas annoncé verront ; ceux qui n’en avaient pas entendu parler comprendront.
Rm 15 14 21
Commentaires
Paul reconnaît son audace vis a vis des Romains dans sa lettre, mais il souligne son autorité d’apôtre en rappelant que c’est en vertu de la grâce que Dieu lui a donnée, qu’il agit ainsi.
Il résume sa vocation et sa mission, annoncer l’Evangile de Dieu, et applique à cette mission le vocabulaire de la liturgie : il veut travailler à l’œuvre de Dieu, pour que l’offrande que constituent les païens soit reçue avec faveur, sanctifiée par l’Esprit Saint.
Paul manifeste sa fierté d’être missionnaire. Il attribue tous ses succès au Christ qui lui a permis d’être un intermédiaire pour amener les nations païennes à la foi.
Sa mission est d’annoncer le nom de Jésus là où il n’a pas encore été prononcé :
l’audace d’une mission sans frontière et ouverte à tous !