En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’amour de Dieu pour Jérusalem
Pieter Brueghel l’ancien, 1526/30-1569), “Jeux d’enfants” , 1560 , Kunsthistorisches Museum, Vienne
Avec Van Eyck, Jérome Bosch et Rubens, Pieter Brueghel l’Ancien est considéré comme l’une des grandes figures de l’école flamande du 16e siècle.
Son art est en rupture avec le goût italien de son époque, ses compositions, son talent narratif et son intérêt pour les « genres mineurs », ses personnages petits et « ronds », bien éloignés de la glorification des corps alors en vogue, en font un artiste à part.
Ses tableaux sont dominés par la vie populaire, montrant des paysans tels qu’ils sont dans leurs activités et leurs divertissements.
Dans son tableau « Jeux d’enfants » Brueghel présente environ 250 enfants dans les rues d’une bourgade flamande. Une ouverture vers la campagne à gauche permet de donner de la profondeur à la composition.
Les bâtiments aux ligne franches contrastent avec le monde joyeux qui se construit en tous sens, celui de l’enfance. On a dénombré quelques 90 jeux, allant de la parodie du mariage, aux jeux de hasard, aux osselets, poupées, culbutes etc..
On y voit un éclat de vitalité, avec des notes d’humour.
Les couleurs sont vives, joyeuses, donnant une atmosphère printanière ou estivale. Les rouges, les bleus, les verts, les jaunes sont ponctués en vue de donner une vision positive du monde.
Le texte biblique
Parole du Seigneur de l’univers :
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : J’éprouve pour Sion un amour jaloux, j’ai pour elle une ardeur passionnée.
Ainsi parle le Seigneur : Je suis revenu vers Sion, et je fixerai ma demeure au milieu de Jérusalem. Jérusalem s’appellera : « Ville de la loyauté », et la montagne du Seigneur de l’univers : « Montagne sainte ».
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Les vieux et les vieilles reviendront s’asseoir sur les places de Jérusalem, le bâton à la main, à cause de leur grand âge ;
les places de la ville seront pleines de petits garçons et de petites filles qui viendront y jouer.
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Si tout cela paraît une merveille aux yeux des survivants de ce temps-là, ce sera aussi une merveille à mes yeux – oracle du Seigneur de l’univers.
Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Voici que je sauve mon peuple, en le ramenant du pays de l’orient et du pays de l’occident.
Je les ferai venir pour qu’ils demeurent au milieu de Jérusalem. Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, dans la loyauté et dans la justice.
Za 8,1-8
Commentaires
Le livre de Zacharie date de l’époque du retour de l’exil, (fin du 6e siècle av JC), époque qui a été une période de crise pour la foi des Israélites. Les institutions majeures du royaume de Juda ont disparu dans la tourmente. Le Seigneur, Dieu d’Israël, est-il bien encore le Dieu qui sauve, en qui on peut mettre sa foi ? L’exil fut un creuset de réflexion.
Au début du 6e siècle Jérusalem est prise par les Babyloniens, le Temple est détruit. 50 ans plus tard, le roi des Perses, Cyrus, prend la ville de Babylone, l’Orient change de maître. Les Perses imposent leur suprématie mais respectent l’identité nationale des peuples vaincus. Cyrus prononce un édit qui permet la reconstruction du temple de Jérusalem. Mais le retour d’exil s’avère limité, la déception est grande tant on avait cru aux promesses prophétiques. C’est dans ce contexte que les deux prophètes Agée et Zacharie vont intervenir.
La prédication de Zacharie commence la deuxième année de Darius, successeur de Cyrus.
Zacharie fait probablement partie des rapatriés de l’exil.
Nous lisons ici cinq des sept oracles de promesse qui forment un parallèle avec sept visions que l’on peut lire dans les sept premiers chapitres du livre.
Chacun des cinq oracles est introduit par « ainsi parle le Seigneur de l’univers »
Ces cinq oracles constituent un ensemble homogène par la forme poétique et le contenu.
Dieu parle à la première personne, il expose ses sentiments pour son peuple, où la prégnance de Jérusalem, Sion, la ville sainte, est forte. Elle est le lieu de la rencontre entre Dieu et son peuple.
Zacharie annonce que Dieu et son peuple demeureront au milieu de Jérusalem.
Dieu éprouve pour Sion un « amour jaloux », « une ardeur passionnée » (rappelant la colère du Seigneur contre son peuple infidèle). Le retour à Jérusalem met fin à la période de l’exil, un retour vers la ville fidèle, la montagne sainte, où règnent le sécurité et le bonheur où les places des villes sont pleines d’enfants qui jouent, signe de la vitalité du peuple revenu chez lui.
Zacharie appelle à la foi et la confiance en l’œuvre merveilleuse de Dieu.
L’action de salut du Seigneur se poursuit par le renouvellement de sa relation avec Israël : « Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, », un amour qui se concrétise dans la fidélité et la justice.