En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La multiplication des pains
Dans cette représentation de la multiplication des pains, Lucas Cranach met bien en évidence le jeune enfant qui tient dans ses bras 5 miches de pain dans un panier et 2 poissons.
Il est à côté de Jésus, présenté par un apôtre vêtu d’une superbe tunique rouge qui se détache du groupe. Ils occupent la partie gauche de la toile sur une colline un peu élevée.
Jésus habillé d’un beau manteau bleu, prie et bénit l’enfant.
Les autres apôtres les entourent, tous les yeux fixés sur Jésus, les pieds en mouvement.
Lucas Cranach rassemble une foule composée d’hommes de femmes et d’enfants de tous âges. Le groupe est animé, les personnes discutent entre eux.
Ils écoutent Jésus en le regardant attentivement. Des femmes, toujours élégantes, chérissent leurs bébés. Tous ont suivi Jésus, même avec leurs chiens.
Ces deux groupes sont à l’écart, derrière une forêt dense. Par la trouée du milieu on aperçoit un lointain paysage, un beau lac bleuté entouré de montagnes.
Cranach était un ami personnel de Luther qui voit, dans la foi de l’enfant qui veut aider Jésus et offrir ce qu’il avait, un idéal de foi pure. Cranach a souvent peint des enfants pour manifester la pureté et l’innocence nécessaires aux chrétiens.
Le texte biblique
Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.
Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les moi. »
Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.
Mt 14, 13-21
Commentaires
Une fois de plus Jésus « se retire », s’éloigne devant l’hostilité d’Hérode et à nouveau les foules se lancent sur ses traces, à un endroit « désert ».
Et Jésus voit tous ces gens, et Matthieu rappelle la tendresse de Jésus pour les brebis sans berger, qui se manifeste comme un bon berger et guérit les malades.
Le soir venu, les apôtres interviennent et semblent eux aussi éprouver quelque compassion. Une seule solution leur paraît envisageable, renvoyer les foules qu’elles puissent aller prendre leur nourriture du soir ! Mais Jésus ne les renverra qu’une fois rassasiées. Les disciples doivent eux-mêmes donner la nourriture à partir du peu qu’ils ont… qui deviendra surabondance dans les mains de Jésus.
Le texte reprend littéralement les gestes que Jésus fera lors de la Cène, puis ce sont les disciples qui nourrissent la foule. La participation de tous est nécessaire. La scène est une anticipation de ce que sera le repas chrétien !
Il est noté qu’il y a des restes, comme ce fut le cas lors de la multiplication des pains opérée jadis par Elisée . Ces restes remplissent 12 corbeilles selon le nombre des tribus d’Israël.
Ils étaient nombreux, environ 5000 et Mathieu y rajoute les femmes et les enfants accentuant ainsi le caractère familial de la scène. C’est ainsi la totalité du peuple de Dieu que Jésus vient rassembler et nourrir.