En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le glaive de Jésus
Jean de Chelles (1200-1265) et Pierre de Montreuil (1200-1267), le Christ de l’Apocalypse, Centre de la rosace sud de Notre Dame de Paris, 1260
La rosace sud de la cathédrale de Paris est consacrée au Nouveau Testament. Elle compte 89 panneaux répartis sur 4 cercles où sont figurés les apôtres et des saints martyrs.
Le centre est occupé par le Christ de l’Apocalypse.
Il est de face, puissant, assis sur un trône qui le montre dans sa gloire éternelle, avec en arrière-plan les sept candélabres comme cela est mentionné dans le texte de l’Apocalypse.
De sa main droite émanent sept étoiles.
Les bras étendus accueillant l’ensemble des croyants, les mains dirigées vers ceux qui sont à sa droite et vers ceux qui sont sur terre
Une grande épée aiguë, à deux tranchants, part de sa bouche, il est vainqueur par la force de sa Parole.
Le texte biblique
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays.
Mt 10, 34 – 11, 1
Commentaires
Un passage bien difficile à comprendre, on est plus enclin a entendre que Jésus est venu apporter la paix ! Et Jésus parle ici de glaive, de séparation, de déchirures, de division dans les familles.
L’Eglise de Matthieu traverse des moments difficiles, la haine s’insinue dans les familles, on sent une atmosphère de persécution. C’est probablement l’appartenance religieuse qui divise de façon tragique.
Et c’est bien ce conflit religieux entre les Juifs et les nouveaux chrétiens venus du judaïsme qui explique la dureté des paroles suivantes. Il ne s’agit pas de remplacer les liens familiaux par un amour plus grand. Mais bien, dans ces circonstances extrêmes, de choisir le Christ plutôt qu’une fidélité à la tradition religieuse des parents. Jésus demande alors que nous lui laissions la première place, malgré l’attachement à notre père ou notre mère.
Et Jésus va alors jusqu’à parler de prendre sa croix pour le suivre. Cela ne peut se comprendre que dans la suite de celui qui a été véritablement crucifié et qui est mort pour que nous soyons réconciliés, et qui est ressuscité.
Comment comprendre que la croix pourrait engendrer de la haine ? Au contraire l’invitation à perdre sa vie est appel à accueillir le plus petit, à se faire serviteur en oubliant sa propre ambition, sa propre réussite et ses liens terrestres, s’il le faut.
Le glaive dont parle Jésus c’est la Parole, cette parole prophétique qui dénonce le mal et guide les cœurs. C’est sa parole qui permet de rester fidèle à Dieu.