En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le carême avec st Joseph (4)
Domenico Ghirlandajo, ( 1448-1494), le mariage de Marie, non daté, cabinet des dessins et estampes, Musée des Offices
Domenico Ghirlandajo est un peintre florentin à l’époque de la Renaissance sous Laurent le Médicis.
Il est principalement connu par ses grands cycles de fresques, notamment à la chapelle Sassetti et la chapelle Tornabuoni dans sainte Marie Nouvelle à Florence, ou encore quelques scènes à la chapelle Sixtine à Rome.
Dans ces fresques il insère de nombreux portraits de ses contemporains et fait preuve d’un grand talent de narrateur.
Dans ce dessin, comme pris sur le vif, décrit une scène vivante, animée. Joseph et Marie s’ avancent l’un vers l’autre dans un mouvement presque complice. Les mains grandes ouvertes de Marie accueillent Joseph qui vient la chercher pour la prendre chez lui.
Autour d’eux c’est la joie, on chante, on danse.
Ghirlandajo fait preuve ici d’une grande virtuosité technique, avec un rendu naturaliste exceptionnel.
L’accueil de Joseph ne fixe pas de conditions préalables. La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité ce qu’il a appris de la loi.
Bien des fois, des événements dont nous comprenons pas la signification surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de la déception et de la révolte. Joseph laisse de coté ses raisonnements pour faire place à ce qui arrive, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa propre histoire.
La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique mais un chemin qui accueille. C’est seulement à partir de cet accueil qu’on peut entrevoir une histoire plus grande, un sens plus profond. Les paroles de Job résonnent, refusant de se révolter pour tout le mal qui lui arrive.
Joseph n’est pas un homme passivement résigné, il est courageusement engagé. L’accueil est un moyen par lequel le don de force donné par l’Esprit Saint se manifeste dans nos vies. Seul le Seigneur peut nous donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est.
L’accueil de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels qu’ils sont, avec une prédilection pour les faibles parce que Dieu choisit ce qui est faible : « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, » (1, Co 1,27). « Père des orphelins, défenseur des veuves, tel est Dieu dans sa sainte demeure ». (Ps 67,6) et il commande d’aimer l’étranger.
Le texte biblique
Tu parles comme une insensée. Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ?
Jb 2,10
Commentaires
« Bienheureux es-tu, ô juste Joseph, parce que, à tes côtés, grandit celui qui s’est fait petit enfant en se faisant à ta mesure.
Le Verbe habita sous ton toit, sans pour autant quitter le sein du Père.
Ô noms bien heureux qu’il a pris dans son amour : Fils de David, Fils de Joseph, celui qui était Fils du Père ».
Saint Ephrem (306?-372), prière à st Joseph