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Centre d'enseignement de théologie à distance

Salome et Jean-Baptiste

Lucas Cranach l’ancien, 1472-1553, Salomé tenant le tête de saint Jean-Baptiste, vers 1526-1530, musée de Budapest

 

Lucas Cranach l’ancien

est un peintre de la Renaissance allemande. Sa carrière se divise en deux périodes inégales et très distinctes, à Vienne d’abord de 1500 à 1504 puis à Wittenberg de 1505 à sa mort où il fut le peintre des princes électeurs de Saxe. Il y fut l’ami de Luther. Son œuvre devint alors plus froide, avec des personnages aux élégances sophistiquées. Ces sujets sont païens ou tirés de l’Ancien Testament, 

Jean-Baptiste 

Ce passage de l’évangile de Marc du martyr de Jean Baptiste, a été maintes fois représenté, mais les artistes des 16 et 17ème siècles traitent différemment le sujet. Le contexte du banquet disparaît, les peintres se concentrent sur Salomé et Jean- Baptiste.

Le sujet à l’époque de Cranach comporte des aspects moralisateurs, et sert à mettre en garde un souverain contre tout égarement tant en paroles qu’en actes.

Salomé 

Cranach présente ici une très jeune Salomé aux traits enfantins portant une robe digne d’une princesse en brocart rouge, et sur la tête, une couronne de mariée. 

Cranach souligne le contraste entre l’homme d’âge mûr et la jeune fille à l’air innocent. Sa bouche entr’ouverte laisse voir la pointe de sa langue et son expression naïve insufflent au tableau une note d’un érotisme raffiné. Selon une légende médiévale Salomé était en secret amoureuse de Jean Baptiste. La couronne nuptiale corrobore cette interprétation. 

 

Le texte biblique

Le roi Hérode apprit cela ; en effet, le nom de Jésus devenait célèbre. On disait : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »

 Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. »

 Hérode entendait ces propos et disait : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! »

  Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse.

  En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. »

 Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas

 parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir.

  Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.

 La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »

  Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. »

 Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. »

 Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »

  Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.

  Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.

  Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

 Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.

 


Mc 6,14-29

Commentaires

Qui est Jean-Baptiste ?

Qui est celui-là ? Jean-Baptiste serait-il ressuscité ?

En raison de son enseignement et encore plus de ses miracles, la renommée de Jésus s’amplifie et atteint la cour d’Hérode Antipas, roi de Galilée de 4 av JC à 39 ap JC. Celui-ci est le fils de Hérode le Grand, et c’est lui qui a construit la ville de Tibériade sur la rive est du lac de Galilée en l’honneur de l’empereur Tibère.

Les avis sont partagés sur Jésus. Qui est-il ? Jean-Baptiste qui aurait ressuscité, le prophète Elie qui devait revenir, ou encore un prophète comme ceux de jadis ? Hérode penche pour Jean-Baptiste que lui-même avait fait décapiter, d’autant plus que le remords semble le poursuivre.

La mort de Jean-Baptiste

Marc poursuit avec le récit de la mort de Jean-Baptiste, qui avait été fait prisonnier avant le début du ministère de Jésus.

L’épisode est un bel exemple de composition dramatique, avec une présentation suivie des personnages.

Hérodiade

Le premier acteur est Hérode Antipas, le second Philippe, un demi-frère d’Hérode Antipas, et le troisième Hérodiade, petite fille d’Hérode le Grand qui avait épousé Philippe. Mais Hérodiade avait séduit Herode Antipas, son beau-frère, qui l’avait épousé.

Jean-Baptiste est alors en prison pour avoir reproché au roi son adultère connu de tous. Il s’est attiré la haine homicide de la femme infidèle. Mais elle se heurte à l’admiration craintive de Hérode pour Jean-Baptiste.

La danse de Salomé

Le second tableau, si célèbre qu’il a attiré bon nombre d’artistes, va dénouer la situation qui ressemble à une impasse.

L’action a pour héroïne la fille d’Hérodiade, Salomé, séductrice peut-être naïve (?), en tout cas très inféodée à sa mère.

La promesse d’Hérode correspond à la coutume des souverains orientaux. L’exigence de Salomé plonge le roi profondément déchiré entre sa folle promesse qu’il doit tenir devant les dignitaires de la cour présents, et sa considération personnelle pour Jean-Baptiste.

Jean-Baptiste est décapité et sa tête offerte sur un plateau.

Et Jésus..

Ce récit dans sa cynique cruauté a une réelle puissance suggestive. Sans jamais faire allusion à Jésus , c’est vers lui qu’il oriente tout entier. Jean-Baptiste emprisonné, puis sommairement assassiné et enseveli par ses amis, annonce le sort qui attend Jésus.

 

 

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