En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’oeuvre de Dieu ?
Atelier Robert Campain (1375/79-1444), saint Joseph au travail, détail du tableau d’autel de l’annonciation, triptyque de Merode,1427/1432, musée the Cloisters, Washington
Robert Campain est un peintre primitif flamand, connu aussi sous le nom de maitre de Flemalle. Son œuvre la plus connue est ce triptyque de Merode, grâce au charme incontestable du cadre domestique et du paysage urbain que l’on aperçoit à travers la fenêtre.
Le centre du triptyque représente l’annonciation à Marie, et les deux volets sont consacrés à gauche aux donateurs et à droite sait Joseph.
Cette représentation de Joseph au travail est tout à fait inhabituelle dans ce contexte de l’annonciation.
Joseph est représenté comme un simple menuisier travaillant dans sa boutique ouverte sur la place de la ville. Sur son établi, aux côtés des outils les plus familiers, on peut voir une souricière, objet qui est aussi représenté sur le rebord de la fenêtre, à l’extérieur de l’atelier. On a vu ici un symbole particulier : pour Saint Augustin, la croix du Christ a été la souricière du diable, l’appât avec lequel, attiré par la chair, il fut pris.
Joseph, humble artisan travaille à l’oeuvre de Dieu, par son métier, et par son accompagnement de Marie, mère de Jésus. On sait qu’il a cru, qu’il a fait confiance.
Le texte biblique
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Jn 6, 22-29
Commentaires
Notre passage suit le signe qu’a donné Jésus lors de la multiplication des pains. La foule cherche a connaître Jésus. Une journée s’est écoulée et le peuple ainsi que les disciples rejoignent Jésus pour le grands enseignement de la synagogue de Capharnaüm.
Jésus reproche à la foule de ne pas comprendre le sens des signes qu’il faits. Ils semblent rechercher du merveilleux, et surtout des satisfactions immédiates. Mais Jésus échappe à la foule qui veut le faire roi. Il ne se révèle encore qu’indirectement, en faisant appel à la figure du Fils de l’homme, qui doit venir comme juge à la fin des temps.
A chacun il demande de travailler aux œuvres de Dieu, un œuvre qui consiste à croire. La foi ou les œuvres ? Et Jésus répond : les deux ! Pas l’une sans l’autre, puisque la foi est une œuvre, la plus importante des œuvres de Dieu.
Cette expression est bien énigmatique. La foule demande des explications. Jésus avait introduit ce terme de travailler (oeuvrer) en invitant à chercher une nourriture durable, une source de bonheur qui ne tarisse pas, celle qui est marquée du « sceau de Dieu ». Alors où trouver la source ?
Comment participer à ce travail créateur et sauveur où Dieu s’engage sans cesse ? Mais Jésus répond de manière difficile à comprendre : « croyez », mettez votre confiance en Jésus qui a été envoyé par Dieu, lui qui offre sa vie pour que nous la recevions. Ainsi nous sommes invités à partager la vie du Fils de l’homme, en prenant le chemin ouvert par son Évangile.