En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Paques
Anastasis, basilique saint Marc de Venise, 1120-1145.
La basilique saint Marc de Venise a été construite au 8ème siècle pour servir de réceptacle aux reliques de l’évangéliste Marc rapportées d’Alexandrie par deux marchands.
Elle fut très endommagée en 976 par un incendie et fut reconstruite au 11e siècle sur le modèle de l’église des saints apôtres de Constantinople. Au siècle suivant, on commença à couvrir les murs de mosaïques, dans le style byzantin. Les sujets traités sont multiples depuis l’Ancien Testament jusqu’à la résurrection du Seigneur. Par sa mort et sa descente aux enfers, le Christ a libéré ceux qui y étaient captifs. Ces événements n’ont jamais été vus par qui que ce soit.
L’art de l’Orient a traduit ces faits dans les icônes de l’Anastasis (en grec Résurrection), expression de la foi, qui assure que la mort est vaincue, les morts sont sauvés par le Ressuscité.
Jésus est représenté au centre, vainqueur de la mort, piétinant les portes des enfers et libérant le genre humain de la captivité des ténèbres souterraines.
Il est plus grand, pour affirmer sa supériorité, somptueusement vêtu, sa tunique relevée marquant la vigueur de son action. Il porte sa croix munie de l’inscription « INRI » (Jésus de Nazareth, Roi des Juifs) comme un étendard. Ses pieds et ses mains ont gardé les marques des clous de sa crucifixion.
Il a fracassé les portes des enfers, dispersé les verrous et les clefs, terrassé et enchaîné le portier.
Il libère Adam et Eve ainsi que tous les justes qui attendent leur libération en tendant les mains vers lui.
Il prend fermement la main d’Adam agenouillé pour le relever. Quatre justes, probablement des prophètes sont debout derrière, et de l’autre côté des rois couronnés, sans doute Salomon et David. Ils sont devancés par Jean Baptiste qui désigne le Christ.
Le texte biblique
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Jn 20, 1-9
Commentaires
“Par la résurrection du Christ, les enfers s’ouvrent, par les nouveaux membres de l’Eglise, la terre est renouvelée, et le ciel est ouvert par le Saint-Esprit.
Car les enfers en s’ouvrant laissent sortir les morts, la terre renouvelée fait germer ceux qui ressuscitent, le ciel ouvert accueille ceux qui y montent.
Enfin le malfaiteur monte au paradis, les corps des saints entrent dans la Cité sainte, les morts reviennent à la vie ; à la résurrection du Christ, tous les éléments sont comme transfigurés.
Les enfers font remonter ceux qu’ils détenaient, la terre envoie au ciel ceux qu’elle avait ensevelis, le ciel présente au Seigneur ceux qu’il accueille ; par une seule et même action la passion du Sauveur fait remonter des abîmes, élève au-dessus de la terre, fait trouver place dans les hauteurs.
Car la résurrection du Christ est vie pour les morts, pardon pour les pécheurs, gloire pour les saints. Le saint Prophète invite toutes les créatures à fêter la résurrection du Christ, car il dit qu’il faut exulter et se réjouir en ce jour que le Seigneur a fait. […]
Donc, mes frères, nous devons tous exulter en ce saint jour. Que personne ne se soustraie à la joie commune parce qu’il a conscience de ses péchés, que personne ne soit écarté des prières communes par le fardeau de ses fautes !
En un tel jour, même le pécheur ne doit pas désespérer du pardon ; c’est en effet un grand privilège. Si le malfaiteur a obtenu le paradis, pourquoi le chrétien n’obtiendrait-il pas le pardon ?”
Maxime de Turin (évêque, mort en 423) Homélie pour la Pâque