En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Les bergers missionnaires
Greco, 1541-1614, adoration des bergers, vers 1579, collection Botin
Greco a prouvé son intérêt pour ce sujet en peignant plusieurs fois l’adoration des bergers.
Ici tout est lumière. Un puissant clair obscur découpe des rythmes syncopés et des espaces difficiles à appréhender.
L’enfant Jésus tout enveloppé de clarté fournit la seule certitude visuelle de la composition vacillante. Sa lumière organise les figures et guide le regard.
Les bergers sont en mouvement, les bras tout autant dirigés vers Jésus que derrière eux pour proclamer à l’entour ce qu’ils voient.
En bas saint Jérôme prend le spectateur à témoin des premiers pas d’une humanité encore balbutiante pour annoncer la gloire de Dieu.
Une gloire céleste occupe naturellement la partie supérieure et un halo de lumière enveloppe les anges exaltant la naissance divine.
Le texte biblique
Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
Luc 2, 16-21
Commentaires
Dans le récit de Luc, les bergers, jusque-là passifs, se précipitent et manifestent la même hâte que Marie pour aller visiter sa cousine Elizabeth..
Ils transmettent le message à partir de ce qu’ils ont vu, les choses telles que l’ange les avaient annoncées.
En recevant cette révélation ils ont reçu la mission de la transmettre. Les bergers inaugurent l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Ils quittent la crèche et reprennent à leur compte la fonction des anges en glorifiant et louant Dieu
Tous ceux qui les entendent sont étonnés. Cet étonnement n’est pas encore la foi. Luc notera souvent une telle réaction devant la parole ou les miracles de Jésus, qui reste encore loin de l’intelligence du mystère.
Marie, elle, médite dans son cœur. De l’ange Gabriel, elle avait appris que son enfant serait le Messie davidique, Fils de Dieu et Seigneur, le Sauveur. Elle ne comprend pas tout ce que veulent dire ces titres. Luc montre une fois de plus ce réalisme humain de la foi de Marie, elle se trouble devant la salutation de l’ange, s’étonne de la démarche de Syméon ou plus tard de la conduite de Jésus.
Les bergers glorifient et louent Dieu pour cet enfant. Leur action de grâce rejoint le culte céleste des anges, prémisse des louanges que toute l’Église célèbre dans la liturgie.
Le jour de la circoncision, huit jours après la naissance, l’enfant reçoit le nom de Jésus. Le nom donné par l’ange Gabriel est plus important que la circoncision. En se soumettant à la Loi, cet enfant fait son entrée dans le peuple de l’Alliance. Mais ce nom, qui signifie « Dieu sauve » contient toute sa mission, pour tous le peuples.