Menu

Centre d'enseignement de théologie à distance

La paix entre nous

Le Douanier Rousseau, 1844-1910, Le rêve, 1910, Museum of Modern Art, New York

Autodidacte le Douanier Rousseau est un peintre précurseur de l’art naïf et qui ouvrira la route aux surréalistes. Il avait pour thème de prédilection la jungle qu’il imagine.
 Une jeune femme nue se tient sur un sofa, le regard tourné vers la droite, tendant le bras vers la forêt où sont disséminés des animaux. Le peintre a laissé un poème pour décrire son tableau ;

Yadwigha dans un beau rêve
S’étant endormie doucement
Entendait les sons d’une musette
Dont jouait un charmeur bien pensant.
Pendant que la lune reflète
Sur les fleuves [ou fleurs], les arbres verdoyants,
Les fauves serpents prêtent l’oreille
Aux airs gais de l’instrument.

Plongée dans un rêve cette muse s’accorde avec tous les éléments qui l’entourent. Son geste rappelle celui de l’Adam de Michel Ange au plafond de la chapelle Sixtine.

Au centre un charmeur de serpent est masqué par les feuillages, mais vêtu d’une tenue colorée

Tous les animaux de cette jungle ont les yeux ouverts , les lions semblent avoir été hypnotisés par les sons de la musette. Ils sont dispersés dans le tableau, justifiant la grande richesse picturale de cette œuvre, lions, oiseaux, singe, serpent, éléphant.

Dans la jungle abondante coexistent humains et animaux dans un même espace, un rêve de paix.

L’harmonie des couleurs, la richesse de la composition offrent un retour à la nature originelle, où les animaux paraissent inoffensifs dans ce paysage d’ordinaire hostile . Le musicien joue-t-il un rôle pour trouver cette paix ?

Le texte biblique

 Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience.

 Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même.

Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait.

 Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce.

Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres en toute sagesse ; par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance.

Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.

Col 2,12-17

Commentaires

Encore une fois l’auteur invite à la sainteté. Pour vivre il faut mourir à la vie ancienne et faire mourir ce qui appartient au refus de Dieu et au règne du mal. Ce qui appartient au mal est spécifié : l’avidité, la débauche, l’impureté, les désirs mauvais. Dans la Bible c’est ce qui caractérisait les idolâtres.

Il ne s’agit pas d’une leçon de morale conduisant à choisir entre le bien et le mal. Mais si la foi est authentique, le comportement de chacun doit s’opposer à tout ce qui se rapproche de l’idolâtrie du moi qui sépare du Christ.

Ainsi maintenant que les Colossiens connaissent le Christ ils doivent abandonner colère, méchanceté, mensonge, caractéristiques du « vieil homme », l’homme sans le Christ.

Avec le Christ l’homme est « refait à neuf », créé a son image, nous avons revêtu le Christ, il habite et anime notre être intérieur par son Esprit.

Ainsi nous pouvons comprendre que sont abolis tous les effets négatifs des différences propres à l’humanité ; divisions ethniques, divisions religieuses, entres cultures, entre niveaux sociaux. Si le Christ est en tous, notre regard sur les autres en est renouvelé, nos relations avec eux transformées.

Le Christ, lui est l’Elu, le saint, le bien aimé de Dieu, rempli de douceur, de patience.

L’auteur montre combien le pardon et la réconciliation doivent être cœur des relations humaines puisque c’est le Christ qui transforme les cœurs et les rassemble en un seul corps. La paix qui est le signe de sa présence au cœur des hommes régnera aussi dans les rapports des hommes entre eux-mêmes

La parole de Jésus habitera vraiment les croyants. A travers les disciples, c’est le Christ qui parle, les croyants sont invités à s’instruire et a se reprendre mutuellement avec sagesse comme l ‘apôtre lui-même le fait dans son ministère envers la communauté.

Les croyants vivront alors en action de grâce, notamment en priant les hymnes de louange .et les psaumes. L’auteur invente un terme magnifique, qui nous donne à réfléchir : en grec « soyez dans l’action de grâce » se dit ici «  soyez eucharistiques » !

 

 

 

Partagez votre amour

Recevez notre newsletter

Saisissez votre adresse e-mail ci-dessous et abonnez-vous à notre newsletter