En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le don de soi
Jean-Baptiste GREUZE ( 1725 – 1805), L’accordée de village , 1761, Louvre
Jean Baptiste Greuze met en scène une cérémonie villageoise de promesse de mariage, avec le père de famille remettant solennellement à son futur genre la dot de sa fille. Il obtint un succès considérable s’imposant dans le genre de la peinture morale où il met en scène des personnages de la société bourgeoise contemporaine.
Les douze personnages expriment leur ressentiment face au mariage de la jeune fille.
La jeune fille est touchante par sa retenue, sa douceur, ses yeux pudiquement baissés.
La sœur aînée, juste derrière son père paraît bien jalouse. La cadette pleure sur l’épaule de sa sœur qu’elle va perdre. Le petit frère se hausse sur la point des pieds pour mieux voir, et le plus petit s’intéresse davantage aux papiers de l’officier civil qui sont posés sur la table. La pièce où se déroule l’événement témoigne d’une certaine aisance, l’appartenance au monde paysan rappelé au premier plan par une poule et ses poussins picorant les miettes jetées par une fillette.
Assis à côté des fiancés, le père, en patriarche de la famille, doit prononcer un discours grandiloquent sur sa fille ou sur les obligations du mariage, et il tend la main vers le fiancé respectueux et attentif.
L’œuvre est soignée, la composition impeccable, la facture lisse, ouvre vers un nouveau genre de peinture, une peinture moralisante qui combla les attentes du public de son temps.
Greuze fut sans aucun doute l’un des principaux acteurs et le témoin privilégié d’une époque particulièrement mouvante, portant la marque de profonds bouleversements dans l’univers social et les mentalités.
Le texte biblique
Vous vous rappelez, frères,
nos peines et nos fatigues :
c’est en travaillant nuit et jour,
pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous,
que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu.
Vous êtes témoins,
et Dieu aussi,
de notre attitude si sainte, si juste et irréprochable
envers vous, les croyants.
Et vous savez bien que nous avons été pour chacun de vous
comme un père avec ses enfants :
nous vous avons exhortés et encouragés,
nous vous avons suppliés
d’avoir une conduite digne de Dieu,
lui qui vous appelle à son Royaume et à sa gloire.
Et voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu :
quand vous avez reçu la parole de Dieu
que nous vous faisions entendre,
vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement,
non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu
qui est à l’œuvre en vous, les croyants.
(1 Th 2, 9-13)
Commentaires
Paul affirme qu’il a fait don de lui-même aux chrétiens, il en a donné la preuve en vivant de son propre travail, sans oublier l’aide financière reçue des Philippiens.
Il qualifie l’attitude des messagers de la Bonne Nouvelle avec le langage religieux du judaïsme : juste, sainte, irréprochable. Ils sont des hommes de vertu, et l’on n’a rien a leur reprocher.
Paul les compare à un père de famille non pas en tant que géniteur, mais éducateur : le père exhorte et encourage ses enfants dans la voie du bien.
Ainsi les apôtres ont mis les chrétiens sur le chemin du royaume eschatologique de Dieu.
Dans la pensée de Paul, la Bonne Nouvelle n’est pas, comme dans la bouche de Jésus, l’approche du Règne de Dieu, mais le mystère pascal. Il n’élimine pourtant pas le Royaume de ses perspectives, même s’il le situe délibérément à la fin en l’identifiant à la gloire de Dieu, à cause de son espoir d’une parousie proche