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Centre d'enseignement de théologie à distance

Le passage de la Pâque

Marc Chagall (1887-1985), Les Israélites mangent l’Agneau de la Pâque (1931)
Musée Marc Chagall, Nice

Cette gouache de Chagall renvoie directement à la célébration de la fête de Pâque qui commémore la sortie d’Egypte, et le passage de l’ange de la mort devant les maisons d’Israel

Chagall a cherché à rendre les visages et les mains des enfants d’Israël avec une grande expressivité, visant par ce biais à relier cet épisode à l’expérience dramatique de l’exil des juifs d’Europe orientale dont il fut le contemporain.

Le tétragramme YHWH au-dessus de la tête de l’ange assure la présence divine.

L’ange passe et met à mort de son épée tous les enfants premiers-nés des Egyptiens et tandis qu’il passe au-dessus des maisons des enfants d’Israel afin de les épargner. Ainsi est évoquée la dixième plaie d’Egypte : les premiers nés d’Egypte périssent en une nuit.

Le linteau de la porte est marqué du sang de l’agneau du repas de la Pâque.

sSr la table sont figurés l’agneau rôti, la coupe de vin préparée pour la sanctification, et les pains sans levain.

Chagall a présenté les hommes pieds nus contrairement à la tradition qui veut qu’ils portent des sandales pour signifier leur départ imminent

Le texte biblique

Moïse et Aaron avaient accompli toutes sortes de prodiges devant Pharaon ; mais le Seigneur avait fait en sorte que Pharaon s’obstine ; et celui-ci ne laissa pas les fils d’Israël sortir de son pays.

Dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron :

 « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année.

 Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison.

 Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger.

Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.

Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil.

 On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera.

 On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.

Vous n’en mangerez aucun morceau qui soit à moitié cuit ou qui soit bouilli ; tout sera rôti au feu, y compris la tête, les jarrets et les entrailles.

Vous n’en garderez rien pour le lendemain ; ce qui resterait pour le lendemain, vous le détruirez en le brûlant.

Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur.

 Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur.

 Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.

 Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez.

Ex 11,10-12,14

 

Commentaires

Ce récit relie la fête de Pâque (qui était d’abord un fête pastorale de printemps) à la sortie d’Egypte.

Lors de la célébration de la Pâque, Israël fait mémoire de l’intervention salutaire de Dieu en sa faveur.

Le Seigneur va « passer » de maison en maison des Israélites pour leur éviter d’être touchés par le fléau qu’il doit infliger à l’Egypte.

Le livre décrit avec précision le rite familial qui doit être suivi, et qui ne nécessite ni prêtre, ni lieu de culte, ni autel. Le rite de la Pâque se distingue donc d’un sacrifie offert dans le cadre d’un culte officiel célébré dans le temple.

Le rite du sang qui accompagne l’immolation de l’agneau a pour fonction de protéger les maisons des Israélites d’une puissance maléfique désignée comme le « Destructeur » dans les verset suivant notre récit. L’immolation d’un agneau et le rite du sang avaient pour fonction de protéger un groupe contre les forces maléfiques avant la transhumance du printemps, et de se concilier les divinités. Le rite israélite de la Pâque trouverait ainsi ses racines dans les pratiques de groupes nomades et semi-nomades des pré-israelites.

Mais par la suite, la célébration de la Pâque prend une dimension de mémorial : la libération dont Israël a bénéficié, n’est pas seulement un événement du passé, mais l’expression d’une relation vivante entre le Seigneur et son peuple ; elle s’inscrit dans une dynamique de libération qui rend possible l’espérance pour chaque génération « d’âge en âge », et pour chaque « aujourd’hui ».

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