En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’Ascension
Giovanni Bernardino Azzolino (1572—1645) L’ascension, coll ,part
Giovanni Bernardi Azzolino est un peintre maniériste du 17e, que l’on connaît essentiellement à Naples et à Gênes.
Au centre de ce tableau de l’Ascension, il montre un Christ s’élevant au ciel, entouré d’angelots. Sa tunique rouge épouse un mouvement en spirale s’élevant vers un ciel infini. Sa tête est entouré d’un halo de lumière.
Cependant ses pieds marqués des stigmates, tout comme ses mains et son coté, sont toujours à la hauteur des mains de ses disciples. Il les laisse mais continue à être près d’eux, les bénissant des ses bras grands ouverts.
Les hommes et les femmes au bas du tableau, sont restés groupés, Ils le regarde, chacun avec sa propre personnalité qui s’exprime par les jeux des mains et des regards, prière, inquiétude, recueillement.
Le texte biblique
Cher Théophile,
dans mon premier livre
j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné
depuis le moment où il commença,
jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel,
après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions
aux Apôtres qu’il avait choisis.
C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ;
il leur en a donné bien des preuves,
puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu
et leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux,
il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem,
mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père.
Il déclara :
« Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :
alors que Jean a baptisé avec l’eau,
vous, c’est dans l’Esprit Saint
que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient :
« Seigneur, est-ce maintenant le temps
où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur répondit :
« Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments
que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force
quand le Saint-Esprit viendra sur vous ;
vous serez alors mes témoins
à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient,
il s’éleva,
et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
Et comme ils fixaient encore le ciel
où Jésus s’en allait,
voici que, devant eux,
se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
qui leur dirent :
« Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?
Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous,
viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
Ac 1, 1-11
Commentaires
Saint Colomban commente l’Ascension de Jésus :
“Qu’ils sont donc heureux, qu’ils sont dignes d’envie, les serviteurs que le Maître, à son retour, trouvera vigilants. Vigilance bienheureuse qui les tient éveillés pour la rencontre de Dieu, le Créateur de l’univers, dont la majesté emplit toutes choses et les dépasse toutes.
Et pour moi qui suis ton serviteur, malgré mon indignité, Dieu veuille m’éveiller du sommeil de mon indolence. Qu’il fasse brûler en moi le feu de l’amour divin ; que la flamme de son amour monte plus haut que les étoiles ; que brûle sans cesse au-dedans de moi le désir de répondre à son infinie tendresse.
Ah ! s’il m’était donné de pouvoir tenir à longueur de nuit ma lampe allumée et ardente dans le temple du Seigneur ! Si elle pouvait éclairer tous ceux qui pénètrent dans la maison de mon Dieu ! Seigneur, accorde-moi cet amour qui se garde de tout relâchement, que je sache tenir toujours ma lampe allumée, sans jamais la laisser s’éteindre ; qu’en moi elle soit feu, et lumière pour mon prochain.
O Christ, daigne allumer toi-même nos lampes, toi notre Sauveur plein de douceur, fais-les brûler sans fin dans ta demeure, et recevoir de toi, lumière éternelle, une lumière indéfectible. Que ta lumière dissipe nos propres ténèbres, et que par nous elle fasse reculer les ténèbres du monde.
Veuille donc, Jésus, je t’en prie, allumer ma lampe à ta propre lumière, et qu’ainsi, à cette clarté, m’apparaisse le Saint des saints où toi, Prêtre éternel des temps éternels, tu fais ton entrée sous les portiques de ce temple immense. Qu’à ta lumière je ne cesse de te voir, de tendre vers toi mon regard et mon désir. Alors, dans mon cœur, je ne verrai que toi seul, et en ta présence ma lampe sera toujours allumée et ardente.
Fais-nous la grâce, je t’en prie, puisque nous frappons à ta porte, de te manifester à nous, Sauveur plein d’amour. Te comprenant mieux, puissions-nous n’avoir d’amour que pour toi, toi seul. Sois, nuit et jour, notre seul désir, notre seule méditation, notre continuelle pensée. Daigne répandre en nous assez de ton amour pour que nous aimions Dieu comme il convient. Remplis-nous de ton amour jusqu’au plus intime de nous-mêmes, qu’il nous possède tout entiers et que ta charité pénètre toutes nos facultés, pour que nous ne sachions plus rien aimer sinon toi, qui es éternel. Alors les grandes eaux du ciel, de la terre et de la mer ne pourront éteindre en nous une si grande charité, selon cette parole du Cantique des cantiques : Les grandes eaux n’ont pu éteindre l’amour.
Qu’en nous se réalise, en partie tout au moins, ce progrès de l’amour par ta grâce, Seigneur Jésus Christ, à qui est la gloire dans les siècles des siècles. Amen.”
St Colomban (v. 540-615) (Instruction 12 sur la souffrance du péché, 2-3, in Livre des Jours, pp. 1147-1148)