En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Carême : esperance joyeuse de la resurrection (6)
CETTE ESPÉRANCE M’ENVOIE EN MISSION
Albrecht Altdorfer , 1481 1538 , La communion des apôtres, -1516 – (Staatliche Museen (Berlin, Germany))
L’envoi en mission est un thème fort important souligné plusieurs fois par saint Luc : appel des premiers disciples, nouvel appel pour former le groupe des douze, envoi en mission. Luc a clairement le souci de manifester que la mission est celle de toute l’Église, pas seulement de quelques personnes, nous sommes tous envoyés en mission.
Altdorfer montre en bas de son tableau des hommes affairés à leur mission, parlant avec les uns, se baissant pour soigner deux indigents restés assis par terre, ou encore partant au loin vers d’autres lieux d’annonce. Au loin un beau paysage de campagne, de montagne. Dans le ciel les nuages se dispersent. L’atmosphère est calme. La mission se déroule sous le regard de Dieu.
L’Église d’Antioche s’était beaucoup développée, avec d’assez nombreux serviteurs de la Parole, cumulant plusieurs activités, et venant de divers pays. Sous l’impulsion de l’Esprit cette communauté prend conscience qu’elle ne doit pas accaparer tous ces ministres de la Parole pour son confort spirituel propre. Barnabé et Saul sont appelés ailleurs après avoir reçu l’imposition des mains, geste ecclésial d’envoi pour une tâche missionnaire dont l’Église d’Antioche partage la responsabilité spirituelle.
Le texte biblique
Or il y avait dans l’Église qui était à Antioche des prophètes et des hommes chargés d’enseigner : Barnabé, Syméon appelé Le Noir, Lucius de Cyrène, Manahène, compagnon d’enfance d’Hérode le Tétrarque, et Saul.
Un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, l’Esprit Saint leur dit : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. »
Alors, après avoir jeûné et prié, et leur avoir imposé les mains, ils les laissèrent partir.
Eux donc, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie et de là s’embarquèrent pour Chypre ;
arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean-Marc comme auxiliaire.
Ac 13, 1-5
Commentaires
“Beaucoup d’autres encore, en plus de ceux-ci, étaient célèbres à cette époque et possédaient le premier rang de la succession des Apôtres. Disciples remarquables de ces hommes, ils édifiaient des Eglises sur les fondements que les Apôtres avaient commencé d’établir partout. Ils développaient de plus en plus la prédication. Ils semaient les semences salutaires du royaume des cieux sur toute l’étendue de la terre habitée.
En effet, un très grand nombre de disciples ont été alors marqués dans leur esprit, par le Verbe de Dieu, d’un très vif amour de la sagesse. D’abord ils accomplissaient le conseil du Seigneur en distribuant leurs biens aux pauvres. Puis ils quittaient leur pays pour accomplir leur fonction d’évangéliste, voulant prêcher, à ceux qui ne l’avaient pas encore entendue, la parole de la foi, et transmettre les Ecritures et la bonne nouvelle divine. Ils déposaient seulement les fondements de la foi dans des pays étrangers, et y établissaient d’autres pasteurs auxquels ils confiaient le soin d’élever ceux qu’ils venaient d’introduire dans l’Eglise. Cela fait, ils repartaient vers d’autres peuples dans d’autres contrées, soutenus par la grâce et le secours de Dieu. Car les puissances multiples et merveilleuses de l’Esprit divin agissaient encore par eux en ce temps-là. C’est pourquoi, dès la première audition, les foules, comme un seul homme recevaient dans leurs âmes la piété envers le créateur de toutes choses. Mais il nous est impossible de citer par leurs noms tous ceux qui, lors de la première succession des Apôtres, devinrent les pasteurs et les évangélistes des Eglises du monde.
Nous retiendrons seulement le souvenir de ceux dont les ouvrages ont transmis jusqu’à nous la tradition de l’enseignement des Apôtres. Tels sont, en particulier, Ignace (d’Antioche) et Clément, dans la lettre, reçue de tous, qu’il adressa au nom de l’Eglise des Romains à celle des Corinthiens…”
(Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, III, 37-38,1)