En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’amour fraternel
Marc Chagall, 1887-1985, Les amoureux de Vence 1957, lithographie, coll part
Marc Chagall, d’origine russe, s’installe à Vence en 1950 et y peint ce tableau.
Il est exilé en France, depuis 1925, devient un peintre sentimental, célébrant les amoureux et les fleurs.
Les deux amoureux, en bas à droite du tableau, se regardent tendrement, manifestent leur amour, fleurs à la main.
Au loin de ville de Vence, est présentée autour de son clocher, les maisons sont serrées les unes contre les autres sans ouvertures vers l’extérieur.
Une chèvre de grandeur disproportionnée gambade sur le haut de la montagne. La chèvre, figure principale du bestiaire de Chagall provient de comptines russes, où elle est censée être une figure chargée d’amener la paix.
Le soleil rouge évoque l’amour, celui de Dieu, celui des hommes. Il glisse sur la montagne, mouvement circulaire, prêt à toucher toute la nature environnante, et sa couleur rouge se retrouve dans les cheveux de l’homme !
Le texte biblique
Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.
Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi.
1 Jn 4,19 – 5,4
Commentaires
Ce magnifique texte de la première lettre de Jean est un éloge à l’amour fraternel, moyen de connaître et de demeurer en Dieu.
L’auteur avait commencé en soulignant la précédence de l’amour de Dieu dans l’envoi de son Fils, puis l’appel à l’amour mutuel, suivi par conséquence de l’assurance pour le jour du jugement et du bannissement de la crainte. Il conclut alors par une confession de foi christologique, l’amour de Dieu et l’amour du frère étant le véritable itinéraire baptismal de Celui qui est né de Dieu.
Nous lisons ici la fin de son argumentation.
L’auteur souligne à l’attention des dissidents l’incompatibilité radicale qu’il y a entre le prétendu amour de Dieu et la « haine » du frère.
Par sa profession de foi, le croyant se découvre né de Dieu. Il aimera autant son Père que son frère. L’amour de Dieu dirige vers l’amour du frère et l’amour du frère devient le signe de l’amour de Dieu