En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
saint Jean Chrysostomer
Gustav Klimt, 1862-1918, L’Arbre de Vie(1905-1909), détail de la fresque du palais Stoclet, Vienne, Musée des arts appliqués.
En 1904, un riche banquier belge Adolphe Stoclet commande à Klimt la réalisation des mosaïques murales de la salle à manger d’un luxueux palais qu’il construit à Bruxelles sur les plans de l’architecte Hoffman. Toute la richesse décorative de Klimt éclate dans ces trois panneaux, “L’Attente”, “l’Arbre de Vie” et “L’Accomplissement”.
“L’Arbre de Vie” est la partie centrale de la fresque. Les branches de l’arbre ont la forme de spirales, motif répandu en Orient. La spirale se déroule ou s’enroule autour d’un point, représentant le pôle figurant à la fois le commencement et l’aboutissement d’un processus.
Au centre du jardin d’Eden, l’arbre de vie rassemble tous les aspects opposés du monde . Il se double de l’arbre de la science du bien et du mal, l’arbre de la manifestation des aspects opposés proprement dits. Chassés du paradis Adam et Eve s’éloignent du centre et de l’état unifié dans lequel ils vivaient et découvrent le monde de la dualité. Mais chaque être peut regagner le centre et retrouver ses origines perdues.
Dans l’arbre un corbeau noir se tient immobile, symbole de la mort, messager de la connaissance du bien et du mal.
A gauche de l’arbre une jeune femme danse, en vue de découvrir l’unité primordiale. Le corps et l’esprit sont à l’unisson dans cette recheche. Elle représente l’Attente.
A droite de l’arbre de vie, un couple amoureux symbolise l’accomplissement. L’homme et la femme sont différenciés par le décor de leur vêtement des formes circulaires (le ciel) pour l’homme et des formes rectangulaires (la terre) pour la femme.
Les motifs décoratifs sont caractéristiques de Klimt, avec les formes géométriques et l’éclat de l’or.
Le texte biblique
La connaissance rend orgueilleux, tandis que l’amour fait œuvre constructive.
Si quelqu’un pense être arrivé à connaître quelque chose, il ne connaît pas encore comme il faudrait ;
mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est vraiment connu de lui.
Quant à manger ces viandes offertes aux idoles, le pouvons-nous ? Nous savons que, dans le monde, une idole n’est rien du tout ; il n’y a de dieu que le Dieu unique.
Bien qu’il y ait en effet, au ciel et sur la terre, ce qu’on appelle des dieux – et il y a une quantité de « dieux » et de « seigneurs » –,
pour nous, au contraire, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons ; et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout vient et par qui nous vivons.
Mais tout le monde n’a pas cette connaissance : certains, habitués jusqu’ici aux idoles, croient vénérer les idoles en mangeant de cette viande, et leur conscience, qui est faible, s’en trouve souillée.
Ce n’est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu. Si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins, et si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus.
Et la connaissance que tu as va faire périr le faible, ce frère pour qui le Christ est mort.
Ainsi, en péchant contre vos frères, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre le Christ lui-même.
C’est pourquoi, si une question d’aliments doit faire tomber mon frère, je ne mangerai plus jamais de viande, pour ne pas faire tomber mon frère.
1 Cor 8 ib -7.10-13
Commentaires
Paul répond à des chrétiens de Corinthe qui s’appuient sur leur connaissance du Christ pour affirmer leur pleine liberté. Ils n’ont pas tort, mais à une connaissance érigée en absolu au détriment du respect et du souci des autres, empêchant finalement une véritable vie communautaire, Paul va opposer la notion d’amour. Ainsi les prétentions d’un savoir qui ignorerait les difficultés vécues par certains frères, s’opposent à l’exigence fondamentale de l’amour fraternel.
La difficulté en question est la crainte superstitieuse que gardent certains chrétiens devant les viandes vendues ou distribuées qui proviennent des sacrifices offerts aux divinités de la cité.
En mangeant ces viandes, ne risque-t-on pas de retomber sous l’influence de ces idoles païennes ?
Ceux qui sont libérés balaient ces craintes avec mépris !
Mais Paul leur rappelle qu’ils ne gagnent rien à faire étalage de leur liberté ; oui, toute nourriture est don de Dieu, mais elle ne mérite pas qu’on prenne le risque de scandaliser un frère plus scrupuleux.
Paul va jusqu’à évoquer leur responsabilité dans ce qui conduirait un frère à la conscience plus faible à perdre la foi.
La conscience de chacun doit être infiniment respectée.
Cette notion de conscience, que Paul emprunte aux Stoïciens, concerne l’appréciation intérieure que chacun exprime dans une situation donnée pour l’ajuster à une attitude qui lui paraîtrait bonne. Elle n’a rien d’absolu, et s’inscrit dans un cheminement personnel.Elle doit être absolument respectée.
A Corinthe, comme partout, hier comme aujourd’hui, chaque chrétien est plus ou moins avancé dans son cheminement chrétien, et Paul invite chacun à respecter son prochain. Jésus est venu pour tous, chacun étant différent et également aimé par Dieu.