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Centre d'enseignement de théologie à distance

saint Jacques

Pietersz Pieter le Jeune  ca 1540-41 -1603) La Requête de la mère des fils de Zébédée 1ère moitié 17e siècle, Dunkerque, Musée des Beaux-Arts

 Pieter Pietersz le jeune est le fils de Pieter Pietersz le vieux (1507/08-1575) qui le forma à Anvers et dont il conserva la manière. On ne connaît pas grand chose de sa vie, et les attributions des oeuvres du père et des frères, eux aussi peintres sont difficiles. Il peignit essentiellement des scènes bibliques (trois jeunes gens dans la fournaise ardente) et des portraits d’un réalisme très franc.


Il illustre ici le passage de l’évangile de Matthieu à propos de la requête de la mère des fils de Zebédee.

La composition est sobrement construite. d’un côté un groupe comprenant la mère et ses fils et de l’autre le Christ et les autres disciples au nombre de sept.

 Chaque personnage est nettement identifié et les portraits sont réalistes. Le portrait de la mère est bien vivant, dans sa tenue paysanne , elle joint les mains en signe de prière.. mais ne regarde pas Jésus. Elle est suivie de ses deux fils aux caractères spécifiques , eux non plus ne regardent pas Jésus.

 Jésus lui est digne, tend la main vers la femme ; lui fait-il signe de se relever ? Une diagonale lie les mains de la femme et celle de Jésus. Le dialogue est instauré.

 Derrière Jésus, les disciples, tous de la même taille, discutent fermement, les mains s’agitent.

 L’arrière plan laisse apparaître un paysage traité de manière réaliste où on peut reconnaître l’architecture typique des anciens Pays Bas septentrionaux.

Au fond un groupe de trois personnages discutent de la suite des événements.

Le texte biblique

 Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande.

 Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. »

 Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. »

Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »

Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères.

 Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;

et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.

Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 
Mt 20,20-28

Commentaires

Jésus invitait les disciples à le suivre vers Jérusalem où il vivra sa passion.

La requête de la mère de Zébédée prouve son état d’esprit bien éloigné de celui de Jésus qui va dans un premier temps redresser ses idées. Puis il précisera pour les dix autres disciples quelle attitude il attend de leur part. On comprend ici le lien qui existe entre le destin de Jésus et la vocation des disciples.

 C’est la mère des deux disciples qui intervient, ainsi leur propre réputation n’est pas atteinte. Elle exige pour eux des places d’honneur dans le Royaume de Jésus (« ton royaume »).

 Jésus ne répond pas directement à la mère, mais s’adresse aux deux disciples. Ils ne savent pas ce qu’ils demandent, le chemin vers le Royaume n’est pas facile. Il leur faut boire la coupe, « ma coupe » annonçant ainsi Gethsemani. Dans la bible la coupe symbolise la souffrance, le châtiment fatal, et au 1er siècle, les juifs parlaient de la coupe de la mort. Pour évoquer la destinée mortelle de l’homme. Jésus souhaite que les disciples se contentent de l’honneur d’un martyr semblable au sien et qu’ils laissent le Père le soin de leur récompense.

 Les dix autres disciples sont naturellement indignés et Jésus les enseigne.

Il rappelle que les gouvernants souvent se signalent par leur esprit de domination et leur pouvoir absolu. Dans l’Église il faudra renverser la tendance : ceux qui font autorité se feront serviteurs de leurs frères, ils se feront même leurs esclaves sans attendre de reconnaissance.

Jésus, le premier se fera esclave, car il est le Fils de l’Homme, venu non pour faire peser son pouvoir mais pour se mettre au service de l’humanité et donner sa vie en rançon pour la multitude.

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