En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Il aura en héritage la vie éternelle.
Devant d’autel de La Seu d’Urgell ou des apôtres (Catalogne), 2e quart du 12e siècle, musée national de Barcelone,
La ville médiévale de Seu d’Urgell dans les Pyrénées Orientales abrite la cathédrale Sainte Marie, merveille du style lombardo-catalan, bâtie en 1175
Ce parement d’autel faisait partie du mobilier liturgique de l’église et couvrait la partie avant de l’autel. Ce panneau peint sur bois est divisé en trois panneaux rectangulaires, avec des couleurs vives, cela rappelle la splendeur des miniatures.
Dans sa partie centrale le Christ en majesté (« majestas Domuni ») est inscrit dans une double mandorle, dans le style carolingien. Le Christ est assis sur la mandorle supérieure comme sur un arc en ciel . La double mandorle peut évoquer la nouvelle création ou bien la double nature du Christ. Cette représentation se retrouve dans les frontispices de nombreuses bibles . Le Christ-Dieu est de face, porte au auréole crucifère et tient d’une main le Livre et, de l’autre, il bénit.
De part et d’autre les douze apôtres sont disposés der manière très originale : ils forment une pyramide qui créée un jeu de symétrie et d’espace hiérarchisé. Ils regardent le Christ. Leurs vêtements forment autour de leur pied comme un piédestal qui les associe à l’œuvre du Christ.
Le texte biblique
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Mt 19,27-29
Commentaires
Pierre s’adresse à Jésus pour lui demander le sort qui sera réservé aux disciples qui ont suivi Jésus, en acceptant d’abandonner leurs sécurités humaines.
Jésus répond de façon énigmatique, en évoquant la venue du monde nouveau, c’est à dire la « régénération », de toutes choses, l’éclosion du Royaume, quand le Fils de l’homme sera révélé dans sa pleine nature divine. Alors les Douze formeront une cour associée à son pouvoir ; ils auront à « juger » c’est à dire à gouverner les douze tribus d’Israël. Participeront-ils au gouvernement du monde nouveau ? Ou au « jugement » qui décidera de l’admission des élus ?
Au tribunal du Fils de l’homme comparaîtront les douze tribus d’Israël. Au temps de Jésus, depuis des siècles les tribus d’Israël avaient disparu. Dix avaient été dispersées et mêlées aux païens au 8ème s. av. J.C., les deux dernières avaient été déportées à Babylone au 6ème s.. Mais en choisissant douze hommes, comme de nouveaux ancêtres, Jésus entend restaurer le peuple de Dieu dans sa totalité.
Une totalité qui représente beaucoup plus, car Jésus aussitôt élargit le privilège de la pleine vie éternelle à tous ceux qui auront consenti des arrachements affectifs et un dépouillement matériel pour s’attacher au Christ.