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Centre d'enseignement de théologie à distance

Aimez vos ennemis

Hieronymus Bosch , vers 1450- vezrs 1516, le Christ portant sa croix. 1490. Musée des Beaux-Arts, Gand, Belgique

 Ce tableau du portement de croix est un tableau du début du 16e attribué à Jerome Bosch. Ce peintre néerlandais du début du 16e, auteur du fameux triptyque du jardin des délices, a réalisé plusieurs versions sur le même thème.


Sur un fond sombre 17 personnages sont représentés en bustes, entourant le Christ portant sa croix. Ils sont organisés en petits groupes par des jeux de regards. Leurs expressions et leurs physionomies sont souvent caricaturales. Sainte Véronique a un beau visage et arbore le linge avec la face du Christ. Elle semble paisible.

Le bon larron a des traits moins difformes et son teint livide trahit la crainte de la damnation, un moine édenté semblant le menacer des flammes de l’enfer. Le mauvais larron est plus hideux, et envoie des grimaces aux passants qui l’invectivent. Les autres personnages sont assez fantaisistes.


Et au milieu de cette foule peu attirante et souvent monstrueuse, Jésus est présenté couronné d’épines, souffrant. Ses traits sont fins et son expression est sereine : « Pardonne leur ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Le texte biblique

 
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.

 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,

afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

 
Mt 5, 43-48

Commentaires

Voila un passage du fameux sermon sur la montagne que l’on considère souvent comme la charte de la vie pour les chrétiens, avec des orientations fondamentales.


Matthieu commence par rappeler le précepte d’amour du prochain qui avait été formulé dans le livre du Lévitique  Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. » ( Lv19,18).

Mais la suite «  tu aimerais ton ennemi » n’est pas littéralement dans l’Ancien Testament, même si plusieurs textes de sagesse insistent sur l’attention à porter à l’ennemi dans la détresse : « si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire » (Prv 25, 21)


Pour autant il est plus souvent question de dénoncer ceux qui attaquent Dieu, et la communauté de Qumran se fait un devoir d’aimer tous les fils de lumière et de haïr tous les fils des ténèbres.

 
Alors Matthieu pose la question : Comment pouvez-vous haîr ceux que vous considérez comme vos ennemis quand Dieu se conduit envers eux comme un Père et dispense à tous sans discrimination tous les biens de sa création ?

Aimer l’ennemi c’est se conduire à l’exemple du Père.

Prier pour ses ennemis c’est une forme d’amour ouverte sur l’espérance d’un changement et qui laisse à Dieu seul le soin de juger l’autre.

 
Alors Matthieu conclut sur l’aspect de perfection qui consiste en une imitation de l’agir divin.

Le judaïsme concevait déjà les « œuvres de miséricorde » comme des actes dont Dieu lui-même avait donné l’exemple. Pour Matthieu la miséricorde étendue jusqu à l’amour de l’ennemi constitue la perfection des fils de Dieu. Ils cherchent à se modeler sur le Père et ils comptent sur Jésus pour leur livrer les clés de cette ressemblance.

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