En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Hospitalité et accueil
Le Cetad propose cette année pour le temps de l’Avent de considérer quelques aspects de l’hospitalité. Ce mot a un double sens, accueillir l’autre et se laisser accueillir par lui, recevoir l’hospitalité et pratiquer l’hospitalité. Il y a réciprocité.
L’hospitalité consiste à la fois à laisser entrer l’autre chez soi et en même temps entrer dans sa maison. Des gestes accompagnent l’hospitalité, gestes qui diffèrent selon le temps et les lieux.
Elle consiste aussi à accueillir ce que vit l’autre « Réjouissez vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure « (Rm 12,15), En accueillant les joies et les souffrances d’autrui, n’est-ce pas le Christ que nous accueillons, lui qui vient vers nous à Noël et tous les jours ?
Jan Vermeer van Delft, 1632-1675 ; Le Christ dans la maison de Marthe et Marie, 1654-55, National Gallery of Scotland, Edinburgh
Voilà un bel exemple de l’accueil réservé à Jésus. Les deux femmes sont toutes les deux attentives passionnées.
Vermeer les représente dans un décor de cuisine avec cette magnifique nappe blanche ; la vie de tous les jours sert à illustrer un sujet religieux, c’est une manière de faire très prisée par les artistes du 16e. En même temps le peintre reste très fidèle au texte de Luc.
Le premier accueilli Jésus est au centre, important par le geste de ses mains, et le rayonnement qui émane de sa tête.
Marthe en tenue de service, s’active pour accueillir Jésus, son hôte, elle apporte un lourd panier rempli de pain. Marie semble être en tenue de fête, ses yeux montent vers le Seigneur, elle accueille la parole de Jésus. Les gestes et le regards se répondent,
La suite de l’évangile racontera comment le corps de Jésus, dont Marthe prend soin avec peut-être trop d’attention, sera enlevé. Mais la Parole du Seigneur, conservée dans le cœur des disciples, portée par l’Écriture et la Tradition, continuera de résonner dans l’Église : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11,28).
Le texte biblique
Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma soeur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. »
Luc 10,38-42
Commentaires
Règle st Benoît :
« Tous les hôtes qui se présentent seront reçus comme le Christ, car lui-même dira : j’ai été votre hôte, et vous m’avez reçu ; et à tous on rendra les égards qui s’imposent, surtout aux proches dans la foi et aux pèlerins. Lorsqu’un hôte aura été annoncé, le supérieur et les frères iront au-devant de lui avec tout le dévouement de la charité.
Ils commenceront par prier ensemble et ensuite ils se donneront le baiser de paix. Ce baiser de paix ne s’échangera qu’après une prière préalable, à cause des ruses du diable. Dans la salutation elle-même on témoignera la plus grande humilité à tous les hôtes qui arrivent ou qui s’en vont : la tête inclinée ou le corps prosterné à terre, on adorera en eux le Christ lui-même qu’on reçoit.
Une fois accueillis, les hôtes seront conduits à la prière, puis le supérieur, ou celui qu’il aura chargé, s’assiéra avec eux. On lira devant l’hôte la loi divine pour son édification, et après cela on lui offrira tout ce dont il a besoin. […] L’abbé versera l’eau sur les mains des hôtes et, avec la communauté entière, il lavera les pieds à tous les hôtes. Après les avoir lavés, on dira le verset : “ Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple. ”
C’est surtout en accueillant les pauvres et les pèlerins qu’on montrera un soin particulier, parce qu’en eux on reçoit davantage le Christ ; pour les riches, en effet, la crainte qu’ils inspirent porte d’elle-même à les honorer. »
Saint Benoit de Nursie, 480/90-543/47