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Centre d'enseignement de théologie à distance

L’annonce de tourments avant la gloire

Le Greco, 1541-1614 , Le Christ adoré par deux donateurs, vers1585-90, Louvre

 

Le Christ en croix est l’un des plus beaux exemples connus d’un thème que le Greco a réalisé plusieurs fois..

Son style tourmenté, souligné par le ciel d’orage, la torsion du corps de Jésus et les visages extatiques, est ici tempéré par la rigoureuse symétrie de la composition, un coloris austère et la qualité plastique du corps du Christ.

 

Le regard de Jésus agonisant regarde vers le ciel où il voit son Père. Cependant son visage paraît serein remettant son âme aux mains de son Père.

 

Sa croix se détache sur un ciel d’orage tourmenté, symbolisant l’obscurité tombée sur la terre.

Les effets d’ombre et de lumière participent à l’atmosphère dramatique et mystique de la scène. Les couleurs sont froides, des noirs, des bleus, des gris et des blancs, en accord avec la crucifixion.

 

Les nuages, tels des flammes, au dessin zigzagant sont en mouvement, répondant au mouvement du corps du Christ. Ils apportent un accent encore plus dramatique à la scène de crucifixion.

 

 

Au pied de la croix Le Greco sont placés les portraits de deux de ses contemporains, un ecclésiastique et un laïc. Ils prient en regardant le Christ. La crainte et l’émotion se lisent sur leur visage.

Le texte biblique

 Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

 Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !

 Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.

 Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ;

 ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

 

 

Lc 12, 49-53

Commentaires

Jésus a pris à part ses disciples et leur donne toute une série d’enseignements qui portent sur l’attitude requise pour la venue du Royaume.

Il ne leur cache pas qu’ils risquent d’avoir des conflits avec les chefs religieux : la parole de Jésus entraîne la division. Et le feu qu’il est venu allumer ne se fera pas sans le passage terrible de la croix, sans la plongée dans la mort qu’est le baptême. Les disciples doivent s’y préparer.

Cela peut paraître bien étonnant, contredisant l’idéal d’un messie de paix prédit par les prophètes (Is 9,5) et annoncé par les anges de la Nativité.

 

Ce langage de feu et baptême rappelle celui de Jean Baptiste quand il présentait le Messie comme celui qui baptiserait les croyants dans l’Esprit saint et le feu.

Certes Jésus n’est pas habité par le désir de la mort, mais il ne la craint pas.

Jésus fait référence à la mort qui l’attend à Jérusalem.

Mais la fin de sa mission terrestre est nécessaire pour vienne l’Esprit Saint sous la figure des langues de feu, et que commence le temps de l’Eglise.

 

 

Il insiste ; sa venue amène non la paix mais la division qui s’installera dans la maison et opposera les membres de la famille les uns contre les autres. La foi juive attendait pour la fin des temps la dégradation des liens familiaux. Mais Jésus l’applique a sa venue. La décision de suivre Jésus va dissoudre les liens les plus indéfectibles, les loyautés les plus inébranlables en dressant les uns contre les autres les personnages du même sang.

Adhérer à l’évangile est une décision qui dépasse même les liens sociaux les plus vitaux. On sait que la croix débouchera sur la résurrection et l’appel à l’amour des hommes.

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