En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Accueillir ce qui vient de l’Esprit de Dieu
Soutine est un peintre russe apatride. Né dans l’extrême dénuement de la Biélorussie de la fin du 19e, il arrive à Paris où il s’installe dans le quartier de la Ruche à Montparnasse, aux côtés d’autres étrangers comme Modigliani ou Chagall.
Soutine a peint des paysages toute sa vie, et peu à peu les arbres devinrent un motif à part entière. Il manifeste une extraordinaire capacité à peindre le vent, il le rend visible ! Ce tableau Arbre dans le vent en est un parfait exemple. Le vent envahit l’arbre qui pourrait être un eucaplyptus, il pénètre les branches, et tout ce qui l’entoure.
C’est lui qui donne vie à l’arbre, à l’homme qui court derrière son chien heureux de jouer avec le vent, aux feuilles qui envahissent la contrée. Tout bouge, tout est mu, transformé par le vent. Le mouvement des feuillages caressés, bousculés par le vent, est représenté avec beaucoup de talent.
C’est le vent, la tempête qui sont représentés. Les branches sont couchées et créent un faisceau d’horizontales qui donnent l’impression d’être aspiré par le le côté droit du tableau.
Le vent, l’Esprit, envahit tout, se donne à voir.
Le texte biblique
Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu.
Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu.
Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a accordés.
Nous disons cela avec un langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine, mais que nous apprenons de l’Esprit ; nous comparons entre elles les réalités spirituelles.
L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; pour lui ce n’est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose.
Celui qui est animé par l’Esprit soumet tout à examen, mais lui, personne ne peut l’y soumettre.
Car il est écrit : Qui a connu la pensée du Seigneur et qui pourra l’instruire ? Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ !
1 Cor 2,10b-16
Commentaires
Paul voudrait amener les Corinthiens à s’ouvrir à la sagesse de Dieu, et leur rappelle les dons faits aux prédicateurs qui se laissent prendre par l’Esprit de Dieu.
Paul s’adresse aux Corinthiens à partir des notions qu’ils affectionnent de « sagesse » et de « perfection ».
C’est aux prédicateurs que Dieu, par l’Esprit, a révélé la sagesse de Dieu.
Seul l’Esprit de Dieu peut faire comprendre la Révélation.
Après l’événement de la Croix, ce n’est plus à « l’esprit du monde » de décider de ce qui est fou et faible ; c’est l’Esprit Saint qui, pour avoir sondé les « profondeurs de Dieu », est seul à pouvoir étalonner l’échelle des valeurs. Seul l’Esprit de Dieu peut aider à trouver le langage à utiliser pour parler du mystère de Dieu qui jusqu’à présent était caché.
Paul en appelle a celui qui est animé par l’Esprit, « l’homme spirituel », par opposition à l’homme laissé à sa propre nature, « l’homme charnel ». Ce dernier laissé à ses forces naturelles, ne peut comprendre la sagesse de Dieu.
Paul distingue ainsi ceux qui raisonnent selon la logique de l’Esprit de Dieu et ceux qui en restent aux critères de la société.
L’homme qui reçoit le souffle de Dieu, saisit la révélation, il reçoit une nouvelle vision du monde et des hommes.