En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu miséricordieux dans l’Ancien Testament (7)
Son nom est miséricorde
Le Seigneur est tendresse et pitié, il est le Dieu qui pardonne
Que ma bouche célèbre le nom du Seigneur.
Que tout mon être le loue.
Matisse, 1869-1954 , La joie de vivre , détail, 1905-1906 , Merion, Fondation Barnes, Pennsylvanie
Après avoir réalisé son fameux tableau, Luxe calme et volupté, Matisse peint cette joie de vivre, dont nous regardons un détail.
Les personnages vivent durant la période bénite de l’âge d’or, ils dansent, s’embrassent et écoutent de la musique.
Le paysage est idéalisé, évoquant l’âge d’or de l’Antiquité ou les pastorales du 18e siècle.
Au fond de la clairière un groupe de danseurs forme une ronde. Les couleurs sont exaltées par la ligne en arabesque.
La joie de vivre est exaltée, l’âme est encline a louer, à bénir le Seigneur. La peinture traduit cet élan intérieur, ce mouvement de tout l’être vers son Dieu, tel que l’exprime le psaume.
Les raisons de cette louange sont multiples, en premier lieu figure le pardon, puis tout ce qui participe au même mouvement, qui fait passer de la mort à la vie, de la vieillesse à le jeunesse.
La prière du psaume s’exprime dans un véritable chant qui élargit l’horizon des raisons de bénir le Seigneur. Elles traversent le ciel de la louange comme le feraient les lumières de toutes les couleurs d’un feu d’artifice.
Le texte biblique
Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ; des nuées, tu te fais un char, tu t’avances sur les ailes du vent ;
tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs.
Tu as donné son assise à la terre : qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers : les eaux couvraient même les montagnes ;
à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix.
Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé.
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir : qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre.
Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l’eau chemine au creux des montagnes ;
elle abreuve les bêtes des champs : l’âne sauvage y calme sa soif ;
les oiseaux séjournent près d’elle : dans le feuillage on entend leurs cris.
De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes oeuvres ;
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l’homme qui travaille. De la terre il tire son pain :
le vin qui réjouit le coeur de l’homme, l’huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le coeur de l’homme.
Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu’il a plantés au Liban ;
c’est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ;
aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l’abri des rochers.
Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s’éveillent ;
le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture.
Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire.
L’homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu’au soir.
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens.
Voici l’immensité de la mer, son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu’il serve à tes jeux.
Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés.
Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres !
Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent.
Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n’existent plus ! Bénis le Seigneur, ô mon âme
Psaume 103
Commentaires
Quelle est cette passion que le Christ a ressentie pour nous ? C’est la passion de l’amour. Et le Père lui-même, le Dieu de l’univers, « lent à la colère et riche en miséricorde » (Ps 103, 8) ne souffre-t-il pas lui aussi avec nous, d’une certaine manière ? Ignorerais-tu qu’en gouvernant les choses humaines il compatit aux souffrances des hommes ? En effet « le Seigneur ton Dieu a supporté ta conduite comme un père supporte son fils » (Deut 1, 31). De même que le Fils de Dieu a porté nos souffrances, de même Dieu supporte notre conduite. Le Père, lui non plus, n’est pas impassible, il a pitié, il connaît quelque chose de la passion d’amour, il a des miséricordes que sa souveraine majesté semblerait devoir lui interdire.
Origène
Sixième Homélie sur Ezéchiel 6, 6
Cours aux source, aspire aux fontaines,
En Dieu jaillit la source de la vie,
une vie qui ne peut tarir.
Dans sa lumière se trouve une lumière
que rien ne pourra obscurcir.
Que ton désir aille à cette lumière
que tes yeux ne connaissent pas.
L’oeil intérieur se prépare à voir la lumière,
A la source la soif intérieure brûle de s’abreuver.
Augustin d’Hippone
Commentaire du Psaume 41, 2