En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu miséricordieux dans l’Ancien Testament (6)
Son nom est miséricorde
Louons-le, pour tous ses exploits en faveur de son peuple
Bartolo di Fredi, 1330-1410, passage de la Mer Rouge, 1367, collégiale San Gimignano
L’intérieur de la collégiale de San Gimignano en Toscane, Italie, construite au 11e siècle et agrandie un grand nombre de fois, est recouvert d’un cycle de fresques sur presque tout l’ensemble des parois.
La nef gauche est consacrée à la vie de Moïse, réalisee par Bartolo Fredi, qui est un peintre de l’école siennoise de la période gothique du Trecento.
Fredi représente le passage de la Mer Rouge au moment où les eaux recouvrent les chars et les cavaliers de Pharaon qui s’entremêlent dans la mer alors que le peuple juif se détourne afin de continuer sa route. Le peintre traduit cette scène avec fraîcheur et poésie. Les faits bibliques sont pour lui l’occasion de dépeindre la vie quotidienne populaire de son temps. Moïse, bâton en main, regarde la mer, habillé comme un paysan de l’époque médiévale. Plusieurs militaires en armes sont groupés derrière lui. Le groupe est composé essentiellement de femmes, élégantes et simples, certaines tiennent des enfants. Un pécheur lance un filet depuis sa barque. Quels que soient les événements, la vie continue. Dieu nous aime et nous sauve à tout moment de notre vie.
Alors, à nous de chanter les hauts faits du Seigneur, sa tendresse, sa compassion. Dieu a pardonné la rébellion de son peuple. Il est le Sauveur au cœur de la détresse de son peuple
Le texte biblique
Je veux rappeler les bienfaits du Seigneur, les exploits du Seigneur, à la mesure de ce qu’il fit pour nous : sa grande bonté pour la maison d’Israël, ce qu’il fit pour eux dans sa tendresse, l’abondance de ses bienfaits.
Il avait dit : « Vraiment, ils sont mon peuple, des fils qui ne trahiront pas ! » Il fut donc pour eux un sauveur
dans toutes leurs détresses. Ce n’était ni un messager ni un ange, mais sa face qui les sauva. Dans son amour et sa compassion, lui-même les racheta ; il s’est chargé d’eux et les a portés tous ces jours d’autrefois.
Eux se sont rebellés, ils ont attristé son esprit saint. Alors il se retourna contre eux en ennemi, lui-même leur fit la guerre.
Et l’on se souvint des jours d’autrefois, de Moïse et de son peuple. Où est-il, Celui qui les fit remonter de la mer, avec le pasteur de son troupeau ? Où est Celui qui mit en lui son esprit saint ?
Où est Celui qui fit avancer, à la droite de Moïse, son bras resplendissant, qui fendit les eaux devant eux pour se faire un nom éternel,
qui les fit avancer dans les abîmes comme chevaux à travers le désert, sans qu’ils trébuchent ?
Comme on fait descendre le bétail dans la vallée, l’esprit du Seigneur les menait au repos. C’est ainsi que tu conduisais ton peuple pour donner splendeur à ton nom.
Du haut des cieux, regarde et vois, du haut de ta demeure sainte et resplendissante ! Où sont ta jalousie et ta vaillance, le frémissement de tes entrailles ? Ta tendresse envers moi, l’aurais-tu contenue ?
Pourtant, c’est toi notre père ! Abraham ne nous connaît pas, Israël ne nous reconnaît pas. C’est toi, Seigneur, notre père ; « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom.
Isaïe 63, 7-16
Commentaires
Chantez au Seigneur, riche en magnificence. Oui certes ; car c’est lui qui, déployant ses justes vengeances, a précipité dans la mer Pharaon et toute sa cavalerie.
Au Seigneur la force et la louange. La force, parce qu’il a enseveli dans les flots l’armée de l’Égypte ; la louange parce qu’il sauve et qu’il affranchit Israël.
Vive le Seigneur. C’est lui qui est le dominateur souverain. C’est lui qui a voulu être notre sauveur. Lui, et non ces vaines idoles que la main du Seigneur a faites. Voila pourquoi il est mon Dieu, et je le glorifierai. C’est le Dieu de mes pères, et je célébrerai sa gloire. Il est celui-là le Dieu tout puissant, le guerrier par excellence, qui seul a combattu conte l’Égypte, sans que nous nous soyons mêlés du combat ; seul, il a vaincu Pharaon, l’a submergé, lui et sa redoutable armée, il a enseveli dans un même naufrage et le monarque et les chefs de ses légions et tous ses soldats d’élite.
A sa voix, ils sont descendus dans tout l’abîme des eaux : les voilà dans les gouffres profonds de la mer, gisant immobiles comme la pierre enchaînée au fond des eaux par son propre poids.
Votre droite, Seigneur, s‘est signalée dans la force. Vous aviez ordonné la ruine des Égyptiens : elle s’est exécutée.
Vous avez envoyé votre colère : elle les a dévorés comme une paille légère. Dans les plaines de l’Égypte et dans les entrailles de la mer.
Par le souffle de votre fureur, les eaux se sont ramassées. Soit que des vents opposés l’un à l’autre, divisant le sein de la mer, l’aient partagée en une double montagne ; soit que la mer, docile à votre voix, se soit fendue d’elle -même arrêtant les vagues et les tenant emprisonnées et suspendues tout le temps qu’il a fallu aux six cent mille enfants d’Israël pour arriver à l’autre bord.
Les abîmes des eaux se sont pressés pour retomber sur les Égyptiens. Et pourquoi cet effroyable châtiment ? L’ennemi disait : je les poursuivrai, et les attendrai, et je partagerai les dépouilles, je me rassasierai de leur sang. Mais vous avez répandu votre souffle, et la mer les a enveloppés ; et tout leur orgueil a péri avec eux.
Qui est semblable à vous parmi tous ces dieux si renommés ? Qui est comparable à vous, qui êtes éclatant de sainteté ; à vous, le Dieu terrible et digne de toute louange ; vous qui faites éclater les merveilles de votre puissance. Sur la mer et dans l’Égypte.
Vous avez été le guide d’Israël, le faisant précéder par la nuée et par la colonne envoyées dans votre miséricorde après que vous l’eûtes arraché au joug de l’oppression.
Les peuples, c’est à dire les Amorrhéens , ont entendu raconter le prodige de l’eau du fleuve changée en sang ; et ils ont pâli d’épouvante. Les habitants de Palestine ont été saisi d’effroi, en apprenant que les premiers nés de l’Égypte n’étaient plus.
Les princes d’Edom et les forts de Moab ont été glacés de terreur, au récit de la mer ouvrant un passage à Israël.
Tous ceux qui habitaient la terre de Canaan ont fui ça et là.
Que l’épouvante et l’effroi tombe sur eux de plus en plus, Seigneur ! Qu’ils tremblent pour eux-mêmes, qu’ils n’espèrent pas échapper à la vengeance ! Il n’y a plus de Pharaon ; son armée est au fond des eaux. Après que votre peuple a traversé les ondes des mers, qui arrêterait son passage à travers les terres ? Qui désormais osera s’élever contre votre peuple, racheté par vous, planté par vos mains sur la montagne de votre héritage, dans la terre de Canaan ? C’est vous-même, Seigneur, qui avez préparé pour vous et pour lui le lieu qui vous est destiné dans Jérusalem, où votre sanctuaire sera établi à jamais.
Le Seigneur régnera sur nous dans tous les siècles.
Saint Ephrem, Cantique de Moïse après le passage de la Mer Rouge