En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Dieu miséricordieux dans l’Ancien Testament (2)
Son nom est miséricorde
Moise en appelle à la miséricorde de Dieu pour son peuple
Moïse, solidaire jusqu’au bout, d’un peuple toujours prêt à la révolte, en appelle à Dieu qui a conçu ce peuple, l’a mis au monde, et doit le porter sur son cœur, comme une nourrice porte un petit enfant jusqu’au pays promis !
Chagall, 1887-1985, Moïse voit la souffrance de son peuple, v. 1966, lithographie de la série « le récit de l’Exode », musée national Message Biblique Marc Chagall, Nice
Moïse, en bas à droite, seul, personnage tout gris, crie vers son Seigneur ;il ne peut supporter seul ce peuple infidèle qui souffre durant la traversée du désert. Moïse préfère mourir. Il n’en peut plus de l’attitude du peuple, de la colère de son Dieu et de sa propre situation… Il demande à mourir, ses yeux exorbités sont tournés vers le ciel.
Qu’il paraît vulnérable, ce Moïse conquérant à la tête de son peuple et rapportant les tables de la loir depuis le mont Sinaï ! Lui, élevé comme un prince à la cour de Pharaon, qui est revenu glorieux avec des rayons de lumière sur la tête. Ce sont ici de tristes « cornes » au-dessus de son front. Il apparaît désespéré.
Chagall montre le peuple dispersé loin, de son chef, errant, souffrant, portant des fardeaux, en chemin entre l’Egypte et la Terre promise. Tantôt dans des régions désertiques, couleur sable, tantôt dans des montagnes rouges feu, mais marchant sans cesse. Tout en haut à droite un personnage est représenté sur un fond vert ; a-t-il atteint le pays fertile espéré ?
Ces couleurs se retrouvent sur les mains de Moïse, en un geste de prière.
Mais Dieu l’assure de continuer à « être avec lui ». Est-ce la main de Dieu qui est représentée derrière le rocher couleur feu ? Évocation de la révélation de Dieu au buisson ardent ? La main du Seigneur est toujours là.
Le texte biblique
Et il dit au Seigneur : « Pourquoi traiter si mal ton serviteur ? Pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux que tu m’aies imposé le fardeau de tout ce peuple ?
Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple, est-ce moi qui l’ai enfanté, pour que tu me dises : “Comme on porte un nourrisson, porte ce peuple dans tes bras jusqu’au pays que j’ai juré de donner à tes pères” ?
Où puis-je trouver de la viande pour en donner à tout ce peuple, quand ils viennent pleurer près de moi en disant : “Donne-nous de la viande à manger” ?
Je ne puis, à moi seul, porter tout ce peuple : c’est trop lourd pour moi.
Si c’est ainsi que tu me traites, tue-moi donc ; oui, tue-moi, si j’ai trouvé grâce à tes yeux. Que je ne voie pas mon malheur ! »
Et le Seigneur dit à Moïse : « La main du Seigneur serait-elle trop courte ? Maintenant tu vas voir si ma parole se réalise pour toi, oui ou non !
Nb 11, 11-15 . 23
Commentaires
Epitre de Barnabé, l’alliance de Dieu avec son peuple
L’alliance que Dieu devait donner au peuple, comme il l’avait juré aux patriarches, regardons et demandons-nous si il l’a bien donnée ?
Oui, il l’a donnée. Mais eux ne la méritait pas à cause de leurs péché.
Le prophète dit en effet : »Moïse sur le mont Sinaï jeûna quarante jours et quarante nuits, afin de recevoir l’alliance que le Seigneur avait faite avec le peuple. Et le Seigneur donna à Moïse les deux tables écrites en esprit par le doigt de sa main. Moïse les prit et descendit les apporter au peuple.
et le Seigneur dit à Moïse, : « Moïse, Moïse, hâte toi de descendre, car ton peuple, que tu as fait sortir d’Egypte, a péché »
Il est écrit que le Père ordonna à Jésus de nous arracher aux ténèbres et de lui préparer un peuple saint.
Ainsi parle le prophète :
« Moi le Seigneur, ton Dieu,
je t’ai appelé dans la justice ;
je te prendrai par la main, je te fortifierai.
J’ai fait de toi l’alliance d’un peuple,
et la lumière des nations,
pour ouvrir les yeux des aveugles,
tirer de leurs liens les captifs,
et du cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres »
(Is 42,6-7)
Vous voyez de quel état il nous a tirés.
Mais le prophète continue :
« Voilà, j’ai fait de toi la lumière des nations, pour que tu aides au salut, jusqu’aux extremités de la terre. Ainsi parle le Seigneur, le Dieu qui t’a délivré »
Il poursuit : « l’Esprit du Seigneur est sur moi.
Car il m’a oint,
pour répandre le bonne nouvelle de sa grâce aux humbles ;
il m’a envoyé panser les cœurs meurtris,
annoncer la liberté aux captifs,
et aux aveugles une vue nouvelle,
proclamer l’année agréable au Seigneur,
et le jour de la rétribution ;
consoler tous les affligés » (Is 61, 1-2)
Épître de Barnabé, §14, début 2e siècle