En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Avent 2015 avec Jean Baptiste (1)
Pour l’Avent, cette année, le CETAD vous propose de méditer avec
Jean Baptiste.
Il est le précurseur du Christ, c’est lui qui peut nous aider à aplanir les sentiers de nos vies pour accueillir le Seigneur.
Jean Baptiste est porteur de la joie spirituelle de l’attente que l’Eglise vit dans le temps de l’Avent
Comme à l’habitude, vous trouverez des œuvres d’art, des textes bibliques et textes de théologiens, Pères de l’Eglise et grands saints pour nous accompagner dans la prière.
Que cet approfondissement de la connaissance de ce grand prophète nous entraîne à célébrer la joie d’accueillir Jésus venu parmi nous, marque de l’amour indéfectible de Dieu pour les hommes.
Première semaine : la vocation de Jean Baptiste
El Greco , 1541-1614, saint Jean Baptiste, 1600, musée de San Francisco
Le Greco a souvent représenté saint Jean Baptiste, seul ou avec saint Jean l’Evangeliste.
Cette impressionnante peinture montre le prophète pauvrement vêtu d’une peau de bête, amaigri , lui qui prêche la conversion pour reconnaître Jésus qu’il nomme l’Agneau de Dieu.
Aucun contexte particulier à part ce ciel tourmenté, qui évoque la nécessité d’une intervention de Dieu dans un monde troublé.
Oui, Jean a été choisi par Dieu dès avant sa naissance et il a été mis à part pour une mission tout à fait unique. Avec lui c’est un monde nouveau qui commence : Dieu va visiter son peuple et Jean précédera Jésus.
« Ô bienheureux Jean, toi qui as baptisé le Fils de Dieu, tu étais rempli de l’Esprit Saint avant même d’être enfanté. Et tu reconnaissais Dieu avant que le monde ne l’ait connu. Tu as reconnu la Mère de ton Dieu avant que ta mère l’ait saluée. Ami de Dieu, intercède pour nous. Amen. »
Saint Anselme de Canterbury (1033-1109)
Le texte biblique
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,
serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte,
afin que, délivrés de la main des ennemis,
nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins
pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »
L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
(Lc 1, 68-80)
Commentaires
La vocation de Jean nous apparaît ainsi comme exemplaire de toute vocation, en tant que toute vocation est une mission. Elle nous apparaît aussi comme exemplaire de toute vocation, en tant que toute vocation est élection. Ceci signifie d’abord le caractère absolument gratuit de la vocation. Dieu choisit comme il veut et quand il veut, sans être conditionné par rien, dans sa souveraine liberté. Non pas selon une liberté arbitraire cependant, car si la liberté divine n’est conditionnée par rien qui lui soit extérieure, elle est toutefois l’expression des mystérieux conseils de sa Sagesse et de son Amour. Ceci apparaît éminemment chez Jean. Il est choisi par Dieu pour la mission que Dieu lui destine, non en vertu de quelque mérite antérieur, mais dès avant sa naissance : « il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » dit l’ange à Zacharie.
Cardinal Jean Daniélou, La vocation de Jean Baptiste, Jean Baptiste, témoin de l’agneau, Cerf 1964/ 2013