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Centre d'enseignement de théologie à distance

Moise (2) les épreuves du désert, la faim et le don de la manne

Marcher avec Moïse à la rencontre de Dieu (2)

les épreuves du désert, la faim et le don de la manne


Reymond Pierre, actif 1537-1584, Histoire de Moïse, coffret, 1544 émail peint, Musée d’Ecouen

 

 

Reymond Pierre est un artiste émailleur du 16e siècle. Il est connu pour ses pièces de vaisselle ou petits tableaux émaillée en grisaille, sujets bibliques comme travaux des mois.

 

L’émaillage avait connu un grand succès au 12e siècle dans les monastères et au 15/16e siècle il s’est largement développé dans tous les milieux avec notamment le centre de Limoges.

Pierre Reymond fut particulièrement brillant dans cette spécialité. Dans ces grisailles les tons des gris sont variés, lumineux et riches. Le dessin et les figures sont expressives avec un sens évident du rendu de vie et d’action.

 

Moïse dont la stature indique sa supériorité présente un échantillon de cette manne, cette nourriture inconnue. Il commande au peuple de la ramasser.

Les personnages sont affairés et en des gestes vifs et précipités ils récoltent comme ils peuvent cette nourriture bienvenue : dans les paniers, dans les tabliers, tout abonde.

La manne est représentée de manière naïve, des petits flocons qui semblent tomber depuis les nuages.

Le camp des Israélites est évoqué par des tentes dans le fond du tableau.

 

 

Le texte biblique

 Toute la communauté des fils d’Israël partit d’Élim et atteignit le désert de Sine, entre Élim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois après sa sortie du pays d’Égypte.

 Dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et Aaron.

 Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! »

 Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi.

 Mais, le sixième jour, quand ils feront le compte de leur récolte, ils trouveront le double de la ration quotidienne. »

 

 Moïse dit ensuite à Aaron : « Ordonne à toute la communauté des fils d’Israël : “Présentez-vous devant le Seigneur, car il a entendu vos récriminations.” »

 Aaron parla à toute la communauté des fils d’Israël ; puis ils se tournèrent du côté du désert, et voici que la gloire du Seigneur apparut dans la nuée.

Le Seigneur dit alors à Moïse :

 « J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : “Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.” »

Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp.

 Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol.

 Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger.

Ex 16, 1-5 9-15  



Commentaires

Le chapitre 16 de l’Exode raconte comment le peuple a souffert de la faim dans le désert et comment Dieu y a pourvu.

Le don de la manne apparaît comme la réponse de Yahvé au cri du peuple.

La traduction liturgique utilise le mot « récriminer » pour rendre le verbe hébreu loun dont le sens premier est « murmurer ». Ce verbe revient souvent pour exprimer la protestation du peuple lors de la marche au désert : il peut rendre la plainte des Israélites qui craignaient pour leur vie et attendent que leur chefs Moïse et Aaron et Dieu lui-même, assurent leurs besoins vitaux. Dans le livre des Nombres, le « murmure » revêt un sens plus théologique et désigne l’opposition du peuple au projet de Yahvé.

Le peuple avait manqué d’eau et de nourriture, le risque était vital. Comme au chapitre 14, traversée de la Mer Rouge, le Seigneur est présenté comme le Sauveur, il sauve des Égyptiens, du manque de nourriture (manne) de la soif (eau jaillie du rocher). Dieu agit avec l’aide de Moïse comme intermédiaire. Mais l ‘initiative vient de Dieu seul.

 

L’important est de lire le message théologique à propos de ces relations entre Dieu et son peuple. La réponse aux récriminations est le l’ordre du don.

Le peuple libéré des Egyptiens doit apprendre la liberté et la vie, qui supposent de prendre des risques et d’affronter l’inconnu. La réaction immédiate est la peur, le murmure, le regret de l’esclavage. Mais le peuple doit apprendre aussi qu’il n’est pas seul. Dieu l’accompagne et lui demande sa confiance. La liberté n’est possible que dans la confiance au Dieu créateur et sauveur. Le don de la manne exprime symboliquement le fait que la vie et la liberté dépendent du don de Dieu. Celui-ci a confié à l’homme de dominer la terre et de nommer les êtres vivants (Gn 2, 20)/ Mais la manne n’a pas de nom, Man Hou : « qu’est-ce que c’est que cela? ». Elle est pur don de Dieu, qui seul offre la vie.

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