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Centre d'enseignement de théologie à distance

Moise (1) : la vocation et le buisson ardent

En ces temps de juillet-août, la liturgie nous propose de revivre les aventures de Moïse dans le livre de l’Exode, le Deutéronome et le livre des Nombres ; nos prochaines méditations en évoqueront quelques épisodes  

Raphael, 1483-1520, Moïse et le buisson ardent, plafond de la deuxième loge de Raphaël au Vatican, 1519

 

Ce panneau est l’un des panneaux du plafond à caisson créé par Raphael, avec des peintures que l’on a appelé la Bible de Raphaël. La huitième travée est consacrée à Moïse (Moïse sauvé des eaux, la passage de la Mer Rouge, le miracle de l’eau jaillissant du rocher et le buisson ardent).

 

Moïse est représenté les pieds nus, conformément au texte biblique par souci de respect pour Dieu ; à côté de lui son bâton de berger dévoile son métier de gardien du troupeau de moutons qui paissent derrière lui.. Il se voile la face et se cache les yeux devant l’apparition de Dieu. On trouve ici l’expression forte de la transcendance de Dieu que le monde juif rappelle : la théophanie est dangereuse pour l’être humain qui ne peut “voir Dieu sans mourir”.

Mais à l’époque de Rafaël, le christianisme accepte des représentations anthropomorphiques de Dieu. Ici, Dieu émerge du buisson en flamme et il étend la main vers Moïse en signe de bénédiction en vue de l’envoi en mission.

Le paysage est imaginaire, avec une campagne luxuriante et une ville au sommet d’une montagne.

Le texte biblique

 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.

 L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.

 Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »

 Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! »

 Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »

 Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.

 

 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.

 Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »

 Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? »

 Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »

Ex 3,1-6.9-12



Commentaires

Dans le chapitre 3 de l’Exode, Dieu révèle à Moïse son Nom et son projet de libération en faveur d’Israël. Ce projet requiert la collaboration de Moïse qui reçoit la mission d’aller vers Pharaon et vers les anciens d’Israël.(Ex 3, 10-20)

Le Seigneur intervient après le double échec qu’a connu Moïse auprès des Égyptiens et de son propre peuple.

Moïse élève diverses objections, mais Dieu insiste et confirme Moïse dans sa mission. Moïse est appelé à suivre un chemin spirituel : se défaire des assurances humaines et s’appuyer sur le Seigneur qui lui donne des signes pour soutenir sa foi.

 

L’épisode que nous lisons aujourd’hui se situe à l’Horeb, la montagne de Dieu, où Dieu rencontre Moïse.

Le phénomène mystérieux auquel Moïse se trouve confronté, le buisson qui brûle sans se consumer, illustre le caractère sacré du lieu où il se trouve.

Le Seigneur se fait voir, il attire l’attention sur lui. Moïse ne peut le voir que s’il fait un détour. Il se rend ainsi disponible au Seigneur, qui l’appelle auprès de lui.

Cette aptitude à voir nous est présentée comme un trait commun aux personnages de Moïse et du Seigneur.

Dans des deux versets que la liturgie ne nous fournit pas, on lit  :

Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances.

Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen. Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font -subir les Égyptiens. (v 7-9)

Dieu voit a misère et la souffrance de son peuple et décide de lui venir en aide. Moïse à son tour est invité à voir cette souffrance et à la soulager.

Ainsi l’appel de Moïse par Dieu apparaît fondé sur ses qualités d’attention qui le rapprochent tout autant du Seigneur que de son prochain.

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