En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Aimer c’est pardonner (6)
Confiance dans l’amour miséricordieux de Dieu
Vierge de Vladimir, 12e, galerie Tetriakov, Moscou
L’icône de Vladimir est connue sous l’appellation Vierge de Tendresse.
L’enfant Jésus blotti contre sa mère, révèle sa passion et sa mort a travers son regard doux, tendre, triste et en même temps joyeux. Marie l’accueille bien maternellement, profonde, toute en prière, le regard lointain.
L’enfant entoure de son bras le cou de sa mère, lui l’humble petit enfant, et pourtant il est l’incarnation de Dieu, lui qui est venu apporter le salut à l’humanité.
Cette icône manifeste la confiance en Dieu : Jésus fils de Dieu, obéit et fait confiance en son Père, le salut d’Israël est en cours.
Marie dans son « fiat » a fait totalement confiance malgré toutes les épreuves qu’elle va traverser. Son âme sera sans cesse égale et silencieuse : « mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère ».
A la miséricorde de Dieu rien n’est impossible. Marie par son « fiat » a ouvert la porte pour dénouer l’ancienne désobéissance, elle, la mère qui avec patience et tendresse nous conduit à Dieu, à sa miséricorde. Marie aide chacun de nous à avoir confiance en cette miséricorde infinie.
L’humilité et le courage de Marie ont permis la présence de Jésus parmi nous. Elle l’a suivi toute sa vie dans l’ombre, c’est lui la route, c’est lui le chemin.
Marie nous regarde, tous, chacun de nous. Elle nous regarde comme une mère, avec tendresse, avec miséricorde, avec amour, comme elle montre son tendre amour pour Jésus.
Le texte biblique
Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; * je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; * mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël, * maintenant et à jamais.
Ps 130
Commentaires
Où donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je m’y sens d’autant plus protégé que son salut est plus puissant. L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges ; je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. J’ai commis quelque grave péché : ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur, qui a été transpercé à cause de mes fautes. Rien n’est à ce point voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le libérer. Dès que je pense à cette médecine si forte et efficace, la pire des maladies ne m’effraie plus.
Il se tromperait donc, celui qui a dit : Mon péché est trop grand pour que j’en obtienne pardon. Il est vrai qu’il n’était pas un membre du Christ, et que les mérites du Christ ne le concernaient pas ; il n’avait pas le droit de les revendiquer pour lui, comme un membre peut dire siens les biens de la tête.
Pour moi, ce qui me manque par ma faute, je le tire hardiment des entrailles du Seigneur, car la miséricorde y abonde, et elles sont percées d’assez de plaies pour que l’effusion se produise. Ils ont percé ses mains, ses pieds, d’un coup de lance son côté. Par ces trous béants, je puis goûter le miel de ce roc et l’huile qui coule de la pierre très dure, c’est à dire goûter et voir combien le Seigneur est bon. Il formait ses pensées de paix et je ne le savais pas. Qui, en effet, a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Mais le clou qui pénètre en lui est devenu pour moi une clé qui m’ouvre le mystère de ses desseins. Comment ne pas voir a travers ces ouvertures ? Les clous et les plaies crient que vraiment, en la personne du Christ, Dieu se réconcilie le monde. Le fer a transpercé son être et touché son cœur afin qu’il n’ignore plus comment compatir à mes faiblesses.
Le secret de son cœur paraît à nu dans les plaies de son corps ; on voit à découvert le grand mystère de sa bonté, cette miséricordieuse tendresse de notre Dieu, Soleil levant qui nous a visités d’en haut. Et comment cette tendresse ne serait-elle pas manifeste dans ses plaies ?
Saint Bernard, 1090-1153, homélie sur le Cantique des cantiques