En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Le pardon au paralysé
Dome de Monreale, Sicile, la guérison du paralysé, 1179-1182
Cette cathédrale est célèbre pour son cloître et ses mosaïques byzantines. La construction de ce bâtiment conçu initialement comme un monastère fut menée entre 1172 et 1178. c’est un parfait exemple du style arabo-normand byzantin, synthèse des trois différentes cultures présentes en Sicile à cette époque. Le style byzantin est essentiellement visible dans les mosaïques à fond d’or des murs intérieurs de la cathédrale exécutées de 1179 à 1182 par des artistes locaux et d’autres venus directement de Constantinople. Elles couvrent une superficie totale de 6 340 m2.
Les mosaïques du chœur et du transept représentent des scènes de la vie de Jésus de l’Annonciation à l’Ascension et Pentecôte. Sur les murs d la nef sont représentés les miracles de Jésus.
Le panneau représentant la guérison du paralytique suit précisément le texte de l’évangile de Marc 2, 1-12. une inscription précise : Ils firent descendre par le toit le lit sur lequel le paralytique était couché, le posèrent aux pieds de Jésus qui le guérit (latin: Miserunt in tectum hominem paralyticum in lecto ante pedes Iesu et sanavit eum).
Des hommes sur le toit de la maison ont fait descendre le grabat du malade par le toit. Dans la salle de la maison des spectateurs sont nombreux. Jésus est assis mais domine toute la scène, tout puissant il bénit le paralysé encore installé sur son lit et levant les mains vers Jésus. La scène est très équilibrée installée symétriquement de part et d’autre de la colonne au centre de la maison. Sur fond d’or les couleurs sont douces et se répondent. Tout évoque la paix et le le pardon donné.
Le texte biblique
Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison.
Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes :
« Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ?
Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé
« je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »
Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »
Mc 2,1-12
Commentaires
Nous continuons à lire pendant toute la semaine des guérisons opérées par Jésus.
Nous commençons ce récit paisiblement , à Capharnaüm, où Jésus a commencé sa mission. Il est dans la maison de Simon et André, où beaucoup de monde est venu l’écouter obstruant la porte. Personne ne peut plus venir voir Jésus ; la paralysé amené par quatre homme est doublement exclu, des gens bien portants et de la communauté qui entoure Jésus.
Le stratagème utilisé de passer par le toit s’explique par le mode de construction des maisons munies de toits en branchages. Quand même cela montre la foi de ces hommes qui osent s’interposer entre le Maitre et son public, et qui, devant une situation bloquée, s’en sortent par le haut !
Plus surprenant encore sont les paroles de Jésus. Il commence son intervention en déclarant « tes péchés sont pardonnés ».
Cela entraîne la controverse dans la foule. Les scribes pensent qu’il blasphème, cet homme se prend pour Dieu. Seul Dieu peut pardonner les péchés.
Mais Jésus démasque les pensées de ses adversaires et les questionnent. Il pourrait être plus facile de prononcer des paroles d’ordre spirituel mais à l’efficacité invérifiable que de rendre la marche à un paralysé. Et c’est le pardon qui guérit et qui sauve.
Jésus utilise cette expression de « fils de l’homme » qui a pris dans la tradition juive de l’époque de Jésus, une signification ouvertement messianique. Le fils de l’homme est le messie que Dieu a investi des pleins pouvoirs divins de Juge et de Sauveur universel à la fin des temps.