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Centre d'enseignement de théologie à distance

L’avent (2) : la famille de Jésus, l’annonciation

Icône de l’Annonciation, tempera sur bois. Andreï Roublev, XV° siècle

 

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »

J’annonce la justice
dans la grande assemblée ;
vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.

Je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur,
je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut ;
j’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée

 
Ps 39, 7-11

 

Le texte biblique


 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
 à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
 À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

 L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;

 il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.

 Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »

 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

Commentaires

« Tu l’as entendu, ô Vierge : tu concevras un fils, non d’un homme – tu l’as entendu – mais de l’Esprit Saint. L’ange, lui, attend ta réponse : il est temps pour lui de retourner vers celui qui l’a envoyé. Nous aussi, nous attendons, ô notre Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Or voici, elle t’est offerte, la rançon de notre salut. Consens, et aussitôt nous serons libres. Dans le Verbe éternel de Dieu, nous avons tous été créés ; hélas, la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer de sorte que nous soyons rappelés à la vie.

Ta réponse, ô douce Vierge, Adam l’implore tout en larmes, exilé qu’il est du paradis avec sa malheureuse descendance ; il l’implore, Abraham, il l’implore, David, ils réclament tous instamment, les autres patriarches, tes ancêtres, qui habitent eux aussi au pays de l’ombre de la mort. Cette réponse, le monde entier l’attend, prosterné à tes genoux. Et ce n’est pas sans raison, puisque de ta parole dépendent le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d’Adam, de ta race entière.
Ne tarde plus, Vierge Marie. […] Vite, réponds à l’ange, ou plutôt, par l’ange réponds au Seigneur. Réponds une parole et accueille la Parole ; prononce la tienne et conçois celle de Dieu ; profère une parole passagère et étreins la Parole éternelle.

Pourquoi tarder ? Pourquoi trembler ? Crois, parle selon ta foi et fais-toi tout accueil. Que ton humilité devienne audacieuse, ta timidité, confiante. Certes il ne convient pas en cet instant que la simplicité de ton cœur virginal oublie la prudence ; mais en cette rencontre unique ne crains point la présomption, Vierge prudente. Car si ta réserve fut agréable à Dieu dans le silence, plus nécessaire maintenant est l’accord empressé de ta parole. Heureuse Vierge, ouvre ton cœur à la foi, tes lèvres à l’assentiment, ton sein au Créateur. Voici qu’au dehors le Désiré de toutes les nations frappe à la porte. Ah ! si pendant que tu tardes il allait passer son chemin, t’obligeant à chercher de nouveau dans les larmes celui que ton cœur aime. Lève-toi, cours, ouvre-lui : lève-toi par la foi, cours par l’empressement à sa volonté, ouvre-lui par ton consentement.
Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole.« 

  Saint Bernard de Clairvaux, Ecrits sur la Vierge Marie, Mediaspaul, Paris 1995, p. 96-98. – 

 

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