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Centre d'enseignement de théologie à distance

saint Onésime

Bible historiale Guiard des Moulins, 1251-vers 1322, saint Philémon accueille Onésime, 14e , Bibliothèqe Nationale.

 

Guyart des Moulins (1251 – vers 1322) est l’auteur de la première Bible en prose rédigée en françaiset traduite du  latin de la  Vulgate  de saint Jérome  : c’est ce qu’on appelle la  Bible historiale.

C’est le seul ouvrage de la fin du Moyen Age à comprendre l’ensemble des livres testamentaires traduits en prose et en français. Cet ouvrage est souvent cité par les historiens d’art pour les très nombreuses miniatures qu’il contient. Celles ci sont séparées du texte et acquièrent une véritable autonomie. Ainsi la bible historiale offre un très vaste panorama d’imageries bibliques.

 

On voit ici trois personnages. Paul en grand, imposant ; sa silhouette est largement amplifiée par l’effet produit par sa toge qu’il étale en posant en avant sa canne… qui pourrait avoir la forme pointue d’un glaive, le glaive de la parole, symbole caractéristique de Paul.

Devant lui Onésime à genou, dont le vêtement rose et les bas bleu rappellent le vêtement de Paul. Il tend un document marqué d’une croix, à Philémon.

Ce dernier l’accueille avec bienveillance.

Le texte biblique

En effet, ta charité m’a déjà apporté beaucoup de joie et de réconfort, car grâce à toi, frère, les cœurs des fidèles ont trouvé du repos.

 Certes, j’ai dans le Christ toute liberté de parole pour te prescrire ce qu’il faut faire,

 mais je préfère t’adresser une demande au nom de la charité : moi, Paul, tel que je suis, un vieil homme et, qui plus est, prisonnier maintenant à cause du Christ Jésus,

j’ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ.

 Cet Onésime (dont le nom signifie « avantageux ») a été, pour toi, inutile à un certain moment, mais il est maintenant bien utile pour toi comme pour moi.

 Je te le renvoie, lui qui est comme mon cœur.

Je l’aurais volontiers gardé auprès de moi, pour qu’il me rende des services en ton nom, à moi qui suis en prison à cause de l’Évangile.

 Mais je n’ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses ce qui est bien, non par contrainte mais volontiers.

S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement,

 non plus comme un esclave, mais, mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé : il l’est vraiment pour moi, combien plus le sera-t-il pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur.

 Si donc tu estimes que je suis en communion avec toi, accueille-le comme si c’était moi.

S’il t’a fait du tort ou s’il te doit quelque chose, mets cela sur mon compte.

 Moi, Paul, j’écris ces mots de ma propre main : c’est moi qui te rembourserai. Je n’ajouterai pas que toi aussi, tu as une dette envers moi, et cette dette, c’est toi-même.

 Oui, frère, donne-moi cette satisfaction dans le Seigneur, fais que mon cœur trouve du repos dans le Christ.

 

Ph 1,7-20

Commentaires

Profitons de cette lecture proposée par la liturgie pour connaître mieux Onésime et cette courte lettre de Paul à Philemon qui n’a qu’un seul chapitre.

Cette lettre à Philémon est la plus courte de Paul et la seule qui soit adressée à une personne privée, pour lui parler d’une question personnelle. Mais le sujet traité dépasse infiniment la personne de son destinataire.

Paul lui-même est en prison à Rome ou à Ephèse

Onésime était un esclave de Philémon et avait fait une fugue. Il est allé voir Paul en prison, lui a rendu de multiples services et est devenu chrétien. Au bout d’un certain temps Paul renvoie Onésime à son maître : il reconnaît ainsi les droits du maître mais aussi l’exhorte à renoncer au pouvoir qu’il possède de punir le coupable. Paul propose même de rembourser les dommages causés.

 

Dans notre passage Paul fait appel à la charité qui anime Philémon.

Paul exprime sa demande lentement en 4 étapes. Il décrit les relations qui existent entre Paul et Onémisme, se présentant comme son père spirituel, il l’appelle « mon enfant », « une part de moi-même » et se fait complètement solidaire de lui

Paul renvoie Onésime à Philémon sans dire pourquoi, faisant un jeu de mot avec le prénom d’Onésime, qui veut dire « utile ».

Paul va suggérer à Philémon d’établir avec Onésime des relations nouvelles., et de le traiter non comme esclave mais comme un frère.

Mais Paul avance prudemment.. « je n’ai rien voulu faire sans ton accord ». Paul renvoie l’esclave à son maître, donc reconnaît que la loi existe, mais il attend de Philémon un acte bon, au-delà du juridique, le laissant discerner lequel. Philémon est invité à se poser la question de savoir si cette séparation d’avec Onésime n’était pas voulue par Dieu, en vue de ces retrouvailles définitives en frère bien -aimé. Le terme « frère » chez Paul est très fort, il exprime toute la solidarité qui existe entre des hommes et des femmes qui, dans la foi, ont accueilli l’Esprit d’amour et qui se savent appelés au même destin de salut.

 

La demande finale de Paul arrive enfin, exprimée à l’impératif, « accueille-le comme si c’était moi » ! Paul propose même de s’acquitter de dettes envers Philémon… qui a été également engendré à la vie chrétienne par Paul. Paul espère se réjouir de la réponse positive de Philémon.

 

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