En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Saint Jean Paul II, quelle vigilance ?
Pieter Bruegel l’Ancien, 1525/30-1569, mariage, vers 1566, musée de Vienne
Bruegel l’ancien est une grande figure de la peinture flamande.
Au début de sa carrière, jusque 1568, il réalise des compositions qui fourmillent de personnages pris sur le vif. Il est épris de liberté et se pose en rupture avec ses prédécesseurs ou avec le goût italien du 16e. Il est entre le Moyen Age et la Renaissance, dépasse l’art des Primitifs flamands et s’affranchit de celui des italiens. Il développe un talent narratif, et un vif intérêt pour les genres mineurs, ainsi il se présente comme un artiste inclassable dans l’histoire de l’art.
Il rend des détails pittoresques de la vie de son temps. Il assistait lui-même aux fêtes et aux kermesses populaires, habillé en paysan.
Il ne décrit pas des personnages de manière individualisée mais comme des types généralisés, doués d’une puissante présence physique. Son langage pictural est spontané et direct.
Dans ce tableau Bruegel décrit une fête à la campagne, une ronde joyeuse se déroule. Chacun vaque à ses occupations, à l’arrière plan de petits groupes d’hommes et de femmes bavardent, boivent et se content fleurette. A droite au premier plan deux musiciens créent l’ambiance.
Les tabliers sont toujours de la fête dans les tableaux de Bruegel, papillons blancs frivoles, ils s’agitent et virevoltent parmi les faces rubicondes et les pantalons provocants des joyeux danseurs et ripailleurs.
Ces paysans font la fête, dansent et pèchent contre les principes moraux de l’époque qui préconisaient le travail, la piété et la bienséance.
Le texte biblique
Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
Lc, 12,39-48
Commentaires
Jésus ayant pris à part ses disciples leur donne toute une série d’enseignements qui portent sur l’attitude requise pour la venue du Royaume. C’est aussi l’attitude requise pour les disciples du Ressuscité qui attendent sa venue dans la gloire.
Ici Jésus met en scène un serviteur que son maître trouvera à son retour occupé à travailler et il le déclare bienheureux.Il s’agit d’un serviteur – intendant chargé de fournir la nourriture aux autres serviteurs. Accomplir correctement sa tâche , c’est être fidèle, digne de confiance , et avisé. La vie éternelle se joue dans notre quotidien. Le serviteur sera récompensé et se verra confier une tâche plus considérable, l’administration de tous les biens de son maître.
La suite de notre texte traite un cas inverse. Prenant conscience que son maître tarde, le serviteur en profite pour abuser de sa position d’autorité, et pour faire la fête, bonne chère et bon vin, il maltraite celles et ceux qu’il était chargé de nourrir. Mais le maître arrive inopinément et le châtiment ne tarde pas. Le maître cassera notre homme et le placera parmi les infidèles, hors de la communauté des croyants.
Jésus donne encore un autre exemple, celui d’une négligence délibérée. Une telle désobéissance sera sévèrement corrigée. Mais celui dont la négligence relève de l’incompétence subira une peine moindre.
L’expression « le maître tarde » manifeste l’état d’esprit des groupes chrétiens, quelques décennies après la mort et la Résurrection de Jésus. On attendait sa venue, sa « parousie » presque immédiate ; et voilà qu’il ne revient pas, qu’il tarde ! Les chrétiens se découragent ou oublient, repris par les soucis quotidiens et le goût des plaisirs….
Les auteurs du Nouveau Testament sont nombreux à rappeler aux croyants que le temps ne fait rien à l’affaire ; le maître va venir, de façon imminente, et nos vies doivent toujours être prêtes pour l’accueillir. Telle est la fidélité fervente dans l’attente que les disciples qui exercent une responsabilité pastorale doivent maintenir chez les croyants !