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Centre d'enseignement de théologie à distance

sainte Thérèse d’Avila, Les reproches aux pharisiens

Jacob Jordaens , 1593-1678, Le Christ et les Pharisiens (vers 1660), Palais des beaux-arts de Lille

 

Jacob Jordaens ou Jacques Jordaens est un peintre graveur flamand, anversois, du 17e siècle, contemporains de Rubens (1577-1640) et de Van Dyck (1599-1641).

Il connut une longue et brillante carrière produisant de vastes toiles aux couleurs étincelantes. Il réalisa de nombreux tableaux d’autel et de grandes compositions mythologiques et religieuses pour les églises de la Contre Réforme. Son œuvre la plus connue est la scène de banquet « le roi boit » placée sous le signe de l’abondance et de la splendeur du coloris.

Mais la popularité des scènes de genre de Jordaens a parfois occulté son activité de peintre religieux qu’il poursuivit toute sa vie. Tout en peignant pour les églises catholiques, ses sympathies allaient vers la Réforme, il s’est d’ailleurs converti au calvinisme à la fin de sa vie. Son goût pour le naturalisme fit de lui un des plus brillants émules du Caravage au Nord des Alpes.

 

Ce tableau de Jésus et les pharisiens est caractéristique de son œuvre. Composition ramassée, haute en couleurs et en mouvements. Le cadre architectural est antiquisant comme c’est la mode à cette époque. La joie de vivre est celle des scènes de genre de la tradition flamande. C’est la lumière et les couleurs qui unifient la composition. Les personnages sont fort animés à la manière de Rubens. Chaque personnage est caractérisé, avec ses attitudes et ses défauts, envie, richesse, mensonge, hypocrisie ! Jésus est au centre, imposant dans sa grande cape rouge, auréolé de lumière ; il regarde avec calme le spectateur appelant à plus de vérité profonde.

Le texte biblique

 

 Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu.

Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela.

 Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.

 Quel malheur pour vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »

 Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit : « Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. »

Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt.

 

Luc 11,42-46

Commentaires

Jésus veut marquer sa différence. Il adresse d’abord des reproches aux pharisiens puis aux scribes. Il utilise un style de lamentation qu’il a déjà utilisé pour les villes (10,13) et à l’inverse des béatitudes : « quel malheur pour vous… » !

C’est le problème de la pureté qui sera le point de départ du discours de Jésus, pureté intérieure et pureté extérieure, rite extérieur dans l’ablution des mains et attitude intérieure de chacun.

 

Jésus énumère trois comportements qui conduisent les pharisiens à leur perte car ils font une mauvaise lecture de la Loi. Ils font du zèle en acquittant la dîme, l’impôt sur le Temple, sur des plantes potagères peu importantes, mais ils négligent les exigences morales et religieuses de la Loi.

Jésus ne rejette pas la prescription donnée par la Tradition orale, mais il en rappelle le caractère secondaire.

Les pharisiens ambitionnent la reconnaissance publique montrant leurs pratiques extérieures, cela est en fait un malheur pour eux puisqu’ils négligent ce qui est fondamental.

Jésus utilise l’image du tombeau : une tombe est un objet particulièrement impur en raison du cadavre qu’elle contient. Si rien ne la désigne au sol, le passant marche dessus sans le savoir et contacte une impureté grave.

L’apparence irréprochable des pharisiens fait oublier que leur attitude intérieure perverse est contagieuse.

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